labrys, études féministes/ estudos feministas
juillet/décembre 2011 -janvier /juin 2012  - julho /dezembro 2011 -janeiro /junho 2012

La recherche féministe et les femmes aînées : une rencontre récente[1]

Anne Quéniart, Michèle Charpentier et Christelle Lebreton

Résumé:

Cet article vise à dresser un bilan de la recherche féministe des 30 dernières portant sur les femmes et le vieillissement, d’en retracer l’évolution des principaux thèmes abordés Nous y montrons que les années ’80, ont été celles celles des précurseures qui ont mis au jour l’invisibilité des femmes aînées et dénoncé les biais de la recherche sur le vieillissement. Les années ’90, pour leur part, ont été celles de l’éclosion des recherches féministes sur le vieillissement et du point de vue des femmes aînées. Elles ont été déterminantes dans la mise en évidence des problèmes vécus par les femmes aînées. Pour leur part, les années 2000 sont celles du développement et de la diversification des recherches féministes sur le vieillissement et surtout du renouvellement des perspectives de recherche sur le vieillissement au féminin, notamment par le recours aux aanalyses intersectionnelles «appliquées» aux aînées. Les avancées scientifiques consécutives au développement des analyses féministes ont permis de faire évoluer les perceptions traditionnelles du vieillissement, en particulier celui des femmes.

mots clés : femmes; aînées; vieillissement; recherche féministe; historique

Introduction

À l’occasion du 10è anniversaire de la revue Labrys, et dans un contexte où le vieillissement de la population en Occident se conjugue au féminin[2], il nous semblé intéressant de dresser un bilan de la recherche féministe portant sur les femmes et le vieillissement, d’en retracer l’évolution des principaux thèmes abordés. À partir d’une interrogation des diverses bases de données en sciences sociales et en études féministes[3], couplée à une recherche systématique au sein de revues consacrées spécifiquement aux aîné-es[4], nous avons dégagé trois moments, correspond grossièrement aux trois décennies écoulées, soit respectivement les années 1980, 1990 et 2000. Cet article vise à présenter les résultats de cette recension des écrits.

Il convient cependant, pour débuter, de préciser que les études sont surtout anglo-saxonnes. Les sciences sociales, tout comme les études féministes, ont en effet tardé à s’intéresser au vieillissement en Europe francophone, notamment en France (Membrado, 2002). Selon Lagrave, cette ignorance de la vieillesse par le féminisme a laissé « le champ libre aux discours fatalistes et naturalisants sur le vieillissement »» (Lagrave, 2009). L’exploration bibliographique que nous avons conduite montre effectivement qu’il s’agit d’un champ récent et peu développé. La recherche sur les femmes âgées en Europe, et particulièrement en France, est fortement marquée par une approche centrée sur les positions qu’elles occupent à l’intérieur de la famille; d’une part comme personnes dépendantes dont les filles/belles-filles doivent prendre soin (Pitrou, 1992 ; Attias-Donfut, 2001), et d’autre part, mais dans une proportion moindre, comme grands-mères et aidantes naturelles (Le Borgne-Uguen, 2001; Attias-Donfut, 2001; Pennec 2007; Sur ce dernier point, les études féministes permettent de dépasser la vision traditionnelle des femmes aînées, comme étant une charge pour leurs proches et la société en général.

Si certaines études portent exclusivement sur les femmes, d’autres ne tiennent pas compte des différences selon le sexe. C’est le cas notamment des recherches sur le soutien intergénérationnel, qui examinent la dynamique uniquement en termes de générations (enfants, parents, grand-parents), sans que soit intégrées des données comparatives selon le sexe (Ogg et Renault, 2005, Attias-Donfut et Segalen, 2007). Il appert que l’invisibilité des femmes et de la division sexuelle du travail marque toujours beaucoup de recherches sur les solidarités intergénérationnelles en Europe. Quant aux  études féministes sur la violence, sur le travail, les revenus des femmes, et le travail domestique, elles portent généralement sur les femmes adultes (Harrison, 1991). Très peu se sont penchées sur les femmes aînées. Ce n’est en fait que récemment que les chercheures féministes, en Europe, se sont penchées sur la spécificité des conditions de vie des aînées, comme nous le verrons à la fin de ce texte.

Cet article se divise en trois sections, correspondant aux trois décennies de recherches. Nous montrerons, dans les pages qui suivent, qu’au cours de la première période, les chercheures[5] ont travaillé à débusquer les biais androcentristes de la recherche en gérontologie, principale discipline s’intéressant aux aînés, qui avaient pour effet d’occulter les femmes et leurs diverses expériences du vieillissement (David, 1994). Durant la seconde période, elles ont exploré de grandes zones de l’expérience des femmes âgées dans les sociétés occidentales, en lien avec leurs conditions de vie socioéconomiques précaires, leurs problèmes de santé et leur vulnérabilité à l’égard de la violence. Cette seconde période voit poindre les premières études féministes mettant en avant le vécu des femmes, et permet d’illustrer les situations dénoncées dans les années 1980. Au cours de la 3è période, débutant dans les années 2000, les recherches sur les femmes et le vieillissement vont prendre de l’essor et se diversifier. 

Les années 1980 : le rôle des chercheures féministes dans la mise au jour de l’invisibilité des femmes aînées et des inégalités liées au sexe

L’examen de la littérature scientifique des années 70-80 publiée en gérontologie, principale sinon seule discipline à s’intéresser alors aux aînés et au vieillissement, révèle ses principales lacunes : une perspective asexuée, qui échoue à prendre en compte les rapports sociaux de sexe; des cadres d'analyse explicatifs qui relèvent de visions stéréotypées, ni fondées, ni validées scientifiquement; une sous-représentation des femmes et des enjeux qui les concernent; enfin, l’occultation des conditions de vie socioéconomiques des femmes (David et Pinard, 1993). Au Canada, la revue Documentation sur la Recherche Féministe publie un numéro consacré aux femmes vieillissantes à l’été 1982, qui fait le constat de l’invisibilité des femmes âgées, dans la société comme dans la recherche. Nous avons identifié moins de vingt publications[6] pour cette période par des auteures féministes québécoises, canadiennes et américaines qui démontrent et dénoncent alors les biais masculinistes de la recherche gérontologique (McDaniel, 1989; Russel, 1987; Dulude, 1980; Beeson, 1975; Chappell et Havens, 1980, Burwell, 1985). 

« Theoretical and methodological styles have worked to perpetuate dominant culture values even where women have received attention. These values may accurately be labeled as sexist or andro-centrist. Theoretical and methodological fashions which facilitate these values or at least fail to expose them must be recognized if we are to avoid sexism in research. » (Beeson, 1975 : 56)

Ainsi, selon Chappell et Havens (1980), si les catégories femmes d’un côté, et personne âgées, de l’autre, sont reconnues comme étant dévaluées dans nos sociétés, les effets conjugués de l’appartenance à ces deux catégories ne font pas encore consensus en gérontologie. La plupart des publications des chercheures féministes de cette période sont des réflexions critiques sur l’absence de recherche sur les conditions de vie des femmes âgées et sur le double standard qui marque la recherche en gérontologie (Abu-Laban, 1984; Dulude, 1980; Sontag, 1978).

« Comme notre société privilégie fortement le masculin, cette tendance à vouloir «neutraliser» les gens âgés se traduit en pratique par une masculinisation systématique. Des centaines d'articles appellent les gens de 65 ans et plus des «retraités», alors que bon nombre de femmes de cet âge n'ont jamais eu d'emploi rémunéré. Même les gériatres et les gérontologues parlent souvent du vieillissement comme s'il affectait surtout les hommes. » (Dulude, 1980 : 33)

Selon Russel (2007), le sujet-type de la recherche gérontologique dominante était un homme blanc de classe moyenne à l’étape de l’arrivée à la retraite. Rippier Wheeler (1993) rappelle quant à elle que les données de référence sur les personnes âgées aux États-Unis, provenaient de la Baltimore Longitudinal Study of aging, enquête qui n’incluait pas les femmes jusqu’en 1978 ! Plusieurs publications au cours des années 1980 tirent profit de l’inclusion des femmes dans ce type d’enquête. Ainsi, durant cette première période, certaines chercheures féministes travaillent à montrer les inégalités entre les sexes, en défaveur des femmes, et à identifier les facteurs sociaux et les événements du parcours de vie qui concourent à précipiter les femmes âgées dans la pauvreté comme le divorce, le veuvage, les revenus de retraite faibles ou inexistants, etc.). (Holden, 1989; Holden et al., 1986)

Les thèmes abordés au cours de la première conférence étatsunienne sur les femmes d’âge moyen et avancé (Conference on Midlife and Older Women) en 1983 rendent compte des transformations importantes initiées par les perspectives féministes sur les conceptions traditionnelles du vieillissement. Plusieurs auteures décrient la vision médicale du vieillissement des femmes, notamment autour de la ménopause (Bell, 1987; Kaufert, 1982), et l’articulation du sexisme et de l’âgisme qui contribue à effacer les femmes âgées de la réalité sociale (Harrison, 1983; Nilsen, 1978), y compris les femmes non blanches (Gould, 1989). De plus, sont mis au jour de nouveau concepts et thématiques, propres à rendre compte du vécu spécifique des femmes aînées, comme la maltraitance[7], les besoins de santé, la santé mentale, l’autonomie, les représentations négatives des femmes âgées, l’élimination des inégalités de sexe/genre dans les revenus de retraite, etc. (Riepper Wheeler, 1993).

Au Québec, l’intervention féministe commence aussi à s’intéresser aux aînées, comme le rappelle Hébert (1985) qui anime des rencontres auprès des femmes aînées: « Les participantes y découvrent leur vécu commun et développent alors une solidarité basée sur une relation égalitaire entre elles et cherchant à briser ce type de relations de pouvoir : aidante/aidée, homme/femme. » (Hébert, 1985: 401-402). En France, nous avons relevé une seule étude pour cette période, l’ouvrage de Pitaud (1983) qui analyse les effets de la division sexuelle du travail sur la situation des femmes au moment où elles arrivent à la retraite, par exemple leur faible pension du fait des années passées à élever des enfants, sans cotiser aux régimes publics de retraite.

Les années 1980 sont donc une période au cours de laquelle certaines féministes s’efforcent de rendre visible la nécessité de documenter les conditions de vie des femmes aînées. Leurs efforts portent lentement fruit, comme en témoigne le développement des recherches au cours de la décennie suivante. Il est cependant important de mentionner que dès les années 1980, les germes des avancées théoriques qui marqueront les années 1990 et 2000 sont déjà contenus dans les travaux féministes, notamment les concepts d’empowerment, d’autonomie,  et d’intersectionnalité.

Les années 90 : L’éclosion des recherches sur les femmes aînées et la mise à nu des problèmes

À partir des années 1990, les analyses critiques des études et des devis méthodologiques utilisés en gérontologie conduisent à une meilleure prise en compte des femmes et de leur vécu. Les recherches empiriques sur les femmes aînées se développent, quoique de façon modeste, beaucoup d’entre elles optant pour une méthodologie qualitative, avec des échantillons réduits, c’est-à-dire moins de 15 participantes. En Europe, très peu d’études féministes ont été publiées au cours des années 1990. On peut citer les travaux de Codd (1996, 1998) sur les femmes âgées judiciarisées, et ceux de Tunaley (1999) sur le rapport entretenu par les femmes âgées à l’égard des exigences normatives de l’apparence. En revanche, en Amérique du nord, les publications scientifiques sont plus nombreuses et pour plusieurs sont explicitement conduites dans une perspective féministe.

Si les chercheures féministes sont pour beaucoup conscientes et critiques de la conception du vieillissement en gérontologie, la gérontologie en général demeure sourde jusqu’aux années 1990, comme l’illustre Harrisson (1991) :

 « The study of ageism across genders is still another area that needs examination by social scientists, as Copper's disturbing observation of the agenda of the 34th Annual Meeting of the American Society on Aging indicates. Copper (1988) examined the 200 subheadings of topics to be presented at the 1988 meeting and found that "the word ageism never appeared. Nor is one likely to hear it at any conference on age, even from the old gerontologists" » (Harrison, 1991 : 117)

Beaucoup de travaux font ainsi la démonstration du double standard qui prévaut sur le plan des conditions de vie des hommes et des femmes âgées. Aux dénonciations des années 1980 succède un important travail de collecte et d’analyse des données, permettant de mettre en évidence les inégalités sociales entre les femmes et les hommes aînés. Plusieurs auteures soulignent que ces éléments ont été examinés pour les femmes adultes, mais plus rarement ou pas du tout pour les femmes aînées. Il ne s’agit donc pas de thématiques féministes nouvelles, mais plutôt de prendre en compte une population jusque-là peu examinée, en gérontologie et en études féministes.

Ces travaux abordent un éventail de problématiques,  souvent interreliées, que nous avons regroupées en trois thèmes, soit: les conditions socioéconomiques (dont la retraite, la pauvreté), les rôles familiaux et la situation conjugale.

L’examen des conditions de vie socioéconomiques des aînées

Les conditions socioéconomiques de vie des aînées sont examinées sous divers angles, qui vont du travail invisible qu’elles continuent à assumer dans la famille à la pauvreté qui est souvent leur lot (Pearsall, 1996). Cependant, les études sont plus nombreuses à s’intéresser au rôle du travail salarié et aux modalités de la retraite des femmes aînées. Les chercheures dont Barer (1994) démontrent que les politiques publiques et les modalités d’accès à la retraite génèrent des inégalités entre les hommes et les femmes et que la pauvreté touche davantage de femmes âgées que d’hommes. Richardson (1999), pour sa part, montre l’inefficacité des définitions traditionnelles de la retraite, et la nécessité de prendre en compte les effets du mariage et du travail de care auprès de la famille pour examiner la situation des femmes ainées. Le sur-investissement des femmes dans le travail domestique étendu, non payé, est selon l’auteure, un des facteurs majeurs expliquant la pauvreté plus fréquente des femmes âgées que des hommes. Dans le même ordre d’idée Villani et Roberto (1997) montrent qu’il est nécessaire de mener des enquêtes qui rendent compte des trajectoires en emploi, lesquelles sont différentes pour les hommes et les femmes.

Nombre de publications font donc état des inégalités socio-économiques qui pénalisent les femmes aînées, citons par exemple, la publication du conseil du statut de la femme « des nouvelles d’elles : les femmes âgées du Québec » (1999). D’autres publications examinent les liens entre l’activité professionnelle menée par les femmes et leurs conditions de santé à l’âge avancé (Hibbard, 1995). Cette auteure montre que les femmes ayant poursuivi une activité professionnelle jusqu’à l’âge de la retraite rapportent être en meilleure santé que celles qui étaient hors du marché du travail; elles ont également davantage de ressources sociales, par exemple du soutien familial et amical.

Par ailleurs, refusant une approche victimisante, plusieurs auteures donnent la parole aux aînées elles-mêmes, faisant ressortir leur force de résilience. Comme Hooyman le souligne, les approches féministes doivent également documenter les forces des femmes aînées : « A feminist model would not only take account of fundamental structural inequities across the life span, but also would recognize the strengths of older women.» (Hooyman, 1999 : 116). Ainsi, Barusch (1997) s’est intéressée aux aînées américaines disposant de faibles revenus, montrant comment celles-ci conservent un sens positif d’elles-mêmes, notamment en rejetant l’étiquette de femme pauvre, jugée plus stigmatisante que celle de femme âgée. Dans le même ordre d’idée, Black (1999) a montré le rôle positif joué par la spiritualité parmi des aînées afro-américaines disposant également de faibles revenus.

Plusieurs livres et ouvrages collectifs publiés dans les années 1990 abordent un éventail important de problématiques reliées aux femmes âgées, qu’il s’agisse des politiques publiques, du système de santé, des conditions de vie et des perceptions des femmes  ainées. L’ouvrage collectif dirigé par Coyle (1997) réunit des articles qui s’attachent à montrer de quelle manière le sexe affecte l’expérience du vieillissement, dans le contexte du travail, des amitiés, de la santé, de la retraite, du bénévolat, et de la prise en charge. Mehta s’intéresse de son côté aux aînées en Chine, à Singapour, en Corée, au Japon, en Thailande et en Malaysie. Elle montre les différences entre les sexes qui pénalisent les femmes (rôle sociaux, éducation, santé, revenus, etc.). Dailey (1998) centre son ouvrage sur la question de la retraite des femmes aînées. Bien que ces ouvrages permettent d’illustrer les conditions de vie des femmes aînées, ils échouent cependant à fournir des analyses permettant de mettre en cause les institutions sociales. Le commentaire que publie Hooyman sur ces trois ouvrages (Coyle, 1997; Mehta, 1997; Dailey, 1998) rend compte de la difficile intégration des perspectives féministes critiques dans l’étude du vieillissement et des femmes.

Car selon Hooyman (1999), si ces publications reconnaissent que les femmes âgées sont confrontées à de plus grandes difficultés que les hommes, notamment en raison de leurs trajectoires de vie (travail salarié interrompu, travail domestique, etc.) les causes structurelles de ces inégalités ne sont pas articulées dans les analyses. Le point de vue de Hooyman sur ces publications permet de souligner un paradoxe. Les féministes ont dénoncé les effets négatifs de la division sexuelle du travail sur les conditions de vie des femmes aînées et appelé au développement de travaux et de recherches pour lutter contre ces inégalités sociales. Cependant, beaucoup parmi les recherches des années 1990 (c’est également vrai des années 2000) adoptent une perspective «de genre», faisant état des différences entre les hommes et els femmes aînés, mais laissant dans l’ombre les causes structurelles des inégalités entre les sexes.

Les apports de la recherche féministe sur les rôles familiaux et les trajectoires conjugales

Alors que dans les années 1980, les féministes soulignent surtout les impacts des rôles familiaux assumés par les femmes adultes sur leurs conditions de vie à un âge avancé, dans les années 1990 plusieurs chercheurs examinent également les modalités de ces mêmes rôles dans le quotidien des femmes aînées. La centralité de la grand-maternité dans la vie des femmes aînées est questionnée par Roberto et al. (1999). Elles ont examiné l’implication des femmes aînées envers leurs enfants et leurs petits-enfants, montrant que cette implication est très variable selon les femmes et au fil du temps.

Les effets des trajectoires conjugales sont explorés par quelques auteures, notamment  Choi (1995) qui examine les impacts du veuvage ou du divorce de long terme (20 ans et plus) sur les conditions de vie des femmes aînées de plus de 70 ans. Il ressort que les femmes aînées divorcées ont des conditions de vie plus difficiles, et bénéficient moins de soutien informel que les veuves. Elle montre également que les femmes divorcées depuis très longtemps ont une meilleure situation socioéconomique par rapport aux autres femmes aînées divorcées, et qu’elles choisissent vraisemblablement de le rester parce qu’elles sont en mesure de se le permettre (plus de 90% d’entre elles avaient accès à un revenu de retraite complet). L’écart de revenu entre les veuves et les divorcées est moins prononcé lorsqu’il s’agit d’un veuvage ou d’un divorce de plus de 20 ans.

L’examen des trajectoires conjugales des femmes aînées comprend également parfois la question des violences conjugales. Les études féministes sur la victimisation des femmes aînées émergent lentement dans le champ des études sur les maltraitances envers les personnes âgées. La violence conjugale n’est généralement pas prise en considération par les chercheurs, lesquels oblitèrent largement les rapports sociaux de sexe. Les résultats de deux études significatives (Vinton, 1999 et Gravel et al. 1997) permettent d’illustrer à la fois les formes de violence faites aux femmes aînées, et de démontrer que les cadres d’analyse en vigueur sont erronés ce qui a pour conséquence de dresser un portrait très partiel du phénomène de la maltraitance envers les personnes âgées. Il est en effet généralement considéré que la personne qui maltraite est celle qui procure soins et assistance à sa victime, et que cette victime est souvent atteinte de diminutions physiques ou mentales. De ces postulats découle l’exclusion des conjoints de la catégorie des abuseurs potentiels.

« On constate qu'on a peu fait pour tenter de comprendre cette problématique spécifique des mauvais traitements entre conjoints âgés. Toutefois, la publication de quelques études récentes (Suitor et al., 1990 ; Vinton, 1992 ; Aronson et al., 1995 ; Harris, 1996) indiquent que les mauvais traitements au sein des couples âgés commencent à susciter un plus grand intérêt de la part des chercheurs. Soulignons, par ailleurs, que les chercheurs en violence conjugale se sont jusqu'ici très peu intéressés à la question spécifique des femmes âgées violentées par leur conjoint. » (Gravel et al., 1997 : 69)

Les auteurs ont relevé une soixantaine de cas de mauvais traitements entre conjoints âgés, soit près de la moitié des situations de mauvais traitements d’une personne âgée, identifiés comme matériaux de l’enquête. Les mauvais traitements recouvrent l’usage de la violence psychologique et physique (dont les agressions sexuelles), l’exploitation financière et la négligence. Que ce soit par un conjoint ou une autre personne, les personnes âgées victimes de mauvais traitements sont presque aux trois quarts des femmes, et les auteurs sont des hommes dans 7 cas sur 10. Les auteures montrent notamment que les victimes ne sont pas nécessairement vulnérables sur le plan physique ou mental, il ne s’agit pas des femmes les plus âgées, mais plus souvent de celles dans la soixantaine, qui souvent ne sont pas diminuées par l’avancée en âge. Bref, la perte d’autonomie ne constitue pas un facteur de risque déterminant, contrairement à une vision répandue en gérontologie. De plus, près de quatre victimes sur 10 sont l’aidante naturelle de leur conjoint agresseur.

Ces résultats rejoignent ceux de Vinton (1999), pour qui ranger la violence domestique sous l’étiquette violence ou maltraitance envers les aînés a des conséquences sur les politiques et les mesures publiques, conséquences négatives pour les femmes âgées en raison de leur inefficacité. De plus, il est généralement considéré par les chercheurs que le stress associé au rôle d’aidant naturel serait le déclencheur des mauvais traitements du conjoint, ce que les résultats de Vinton et Garner et al., entre autres études, infirment. De plus, Vinton souligne l’importance de relier les situations de violence conjugale aux revenus dont disposent les femmes aînées, afin d’envisager des mesures publiques efficaces. Parmi d’autres facteurs, la situation économique précaire des femmes âgées limite en effet leurs possibilités de quitter leur conjoint (Vinton, 1999). Les études sur la violence faite aux femmes aînées s’intensifiant dans les années 2000, nous y reviendrons.

Les relations des femmes aînées avec d’autres femmes, relations sortant des rôles sociaux traditionnels, sont l’objet d’un ouvrage original dirigé par Roberto (1996). L’auteure a réuni un ensemble de travaux portant sur les relations des femmes âgées avec les autres femmes, voisines, compagnes de résidence, sœurs, amantes, etc. Dans cet ouvrage, les relations des femmes sont envisagées hors de la famille, c’est-à-dire qu’elles s’éloignent de la conception classique des réseaux sociaux des aînées, qui sont alors examinés quasi exclusivement dans la perspective de la prise en charge ou de l’aidance naturelle.

Les femmes puisent dans ces relations des ressources qui favorisent leur autonomie et leur estime de soi. En outre, l’inclusion des relations lesbiennes dans ce livre ouvre également la conception traditionnelle de la famille, qui exclut un grand nombre d’arrangements sociaux. Shenk et Fullmer (1996) s’intéressent aussi aux relations sociales nouées par les lesbiennes aînées. Elles soulignent la difficulté que représente pour ces femmes la dénomination de leur lien, lorsque celui-ci est invisible d’un point de vue social. Les lesbiennes nomment ce lien compagnonnage ou amitié forte, cependant ces deux termes ont pour effet de reléguer leur lien en dehors du cadre de la relation amoureuse et sexuelle légitime. Pour les auteures, l’ « innommabilité » des liens ou des relations sociales que nouent les femmes entre elles a pour effet de limiter leur définition de soi à celle de vieilles amies, les empêchant de développer pleinement leur relation.

La problématique de l’isolement des personnes âgées est également questionnée par les perspectives féministes. Généralement, l’isolement est mesuré soit en fonction de la présence ou de l’absence du conjoint ou d’enfants, soit en fonction de la résidence (vivre seule). Comme le souligne Martel (1996), dans le premier cas, le fait de vivre avec une amie, une sœur ou toute autre personne ne sera pas pris en considération et dans le second cas, l’insertion de la personne résidant seule au sein d’un réseaux social à la fois proche et riche n’interdit pas le verdit d’isolement. L’augmentation des divorces, le veuvage, le fait de ne pas avoir d’enfants ne sont pas synonymes pour autant d’un plus grand isolement des femmes aînées, car ils peuvent s’accompagner d’une revalorisation de certains liens extra-familiaux et du développement de nouveaux modes de socialité.

Par ailleurs, les études féministes s’intéressant à la santé des femmes aînées soulignent aussi bien sûr les impacts des trajectoires conjugales et des modalités d’activité professionnelle sur leur état de santé (Hibard, 1995). Mais d’autres chercheures examinent le rôle des institutions, des préjugés que celles-ci ont à l’égard des femmes aînées, dans la mise en œuvre des politiques publiques de santé, notamment le mythe de la surconsommation des services de santé par les femmes aînées qui correspond au stéréotype de la vieille femme fragile et diminuée (Charpentier, 1995).

Pour leur part, Candless et Conner (1999) critiquent l’aspect autoritaire des pratiques de santé à l’égard des femmes aînées, et l’absence de choix qui les caractérisent. De ce point de vue, Gaylord (1999) voit dans l’intérêt porté par les femmes aînées aux  approches médicales alternatives une stratégie de réappropriation de leur santé. Pour McCandless et Conner (1997), il est important d’intégrer les principes d’éducation, d’égalité et d’empowerment pour améliorer les expériences des femmes âgées dans le système de santé. Ces auteures donnent donc une place centrale à l’empowerment qui sera un des concepts majeurs des années 2000, comme nous le verrons plus loin.

Pour conclure sur les années 1990, on peut dire que les perspectives féministes en gérontologie et en sciences sociales ont permis de révéler des pans jusqu’ici ignorés de l’expérience des femmes et, en leur donnant enfin la parole, de dépasser une vision réductrice des femmes âgées, presque exclusivement cantonnées à leurs rôles familiaux. Vers la fin de cette décennie, de nouveaux champs de recherches commencent à émerger et seront développés dans les années subséquentes. Ainsi en est-il de la situation des femmes âgées racisées  (Conway-Turner, 1999; Shenk et al., 1998), et du  rapport au corps et au vieillissement (Furman 1997, Tunaley et al. 1999; Hurd, 1999) qui va au-delà d’une vision fortement médicale modelée par les discours et les recherches en sciences de la santé. En outre, au sein même de la gérontologie sociale, s’amorce une réflexion sur la nécessité d’introduire une perspective critique (Pearsall, 1996; Neysmith, 1995).

« We have systematically denigrated old women, kept them out of the mainstream of productive life, judged them primarily in terms of failing capacities and functions, and found them pitiful. We have put old women in nursing homes with absolutely no intellectual stimulation, isolated from human warmth and nurturing contact, then condemned them for their senility. We have impoverished, disrespected, and disregarded old women, and then dismissed them as inconsequential and uninteresting. » (Garner, 1999 : 3)

En fait, les différents travaux féministes des années 1990 que nous avons présentés ont permis de questionner la construction des objets étudiés par la gérontologie sociale, comme la famille, l’isolement, le réseau social, la maltraitance, etc. Ils montrent notamment que ces objets sont élaborés à partir d’une vision tronquée de la réalité, qui maintient les femmes aînées dans la sphère familiale et occultent les effets de leur subordination dans les rapports sociaux de sexe (violence conjugale et relations lesbiennes ou solidarités féminines hors famille). Pourtant, selon Garner, le féminisme et la gérontologie ont des points communs: le premier reconnait la valeur intrinsèque des femmes, la seconde celle des personnes âgées. Féminisme et gérontologie défendent le droit des individus d’être traités comme des citoyens à part entière (Garner, 1999 :6). Pourtant, les chercheurs qui travaillent dans une perspective féministe critique en gérontologie rencontrent des obstacles :

« In choosing topics, methodologies, and discursive strategies which challenge the status quo, we risk censure. Established journals in the field--The Gerontologist, The Journal of Gerontology, Educational Gerontologist, to name only a few--do not usually publish critical scholarship, much less feminist criticism. And we will find few, if any, compadres in the departments, institutes, and centers in which we work. » (Ruth et Fine, 1999 : 182)

Comme nous allons le constater, les années 2000 se révèlent une période fertile pour les recherches sur les femmes et le vieillissement, en dépit du fait que ces obstacles persistent.

Des années 2000 à aujourd’hui: quand l’âge rencontre le genre 

Tout au long des années 2000, les thématiques des recherches antérieures sont enrichies, notamment à l’aide de nouveaux outils méthodologiques et théoriques issus du champ des études féministes, qui s’est lui-même développé considérablement depuis les années 80. Parallèlement, d’autres perspectives de recherche émergent, comme celles s’intéressant aux aînées en tant que citoyennes actives et engagées dans leur milieu de vie et dans la société en général (nous et autres) et celles sur l’impact des normes de la beauté et de la jeunesse sur les représentations et les pratiques des aînées, notamment leur rapport au corps et au vieillissement (Hurd, 2000, 2002, 2010; Navarro-Swain, 2009). Cette façon inédite de considérer les aînées va contribuer à repenser les concepts de vieillesse et de vieillissement, mais également les concepts de citoyenneté, d’engagement, de retraite, etc.

L’élargissement des thèmes de recherche

Au cours des années 2000, le rôle des politiques publiques, des modalités d’accès à la retraite sont de nouveau étudiés sous l’angle des inégalités entre les hommes et les femmes et de la pauvreté qui touche davantage de femmes âgées que d’hommes. Les recherches se raffinent cependant et articulent davantage les multiples dimensions qui entrent en jeu dans la reproduction des inégalités sociales. Les inégalités entre les sexes qui marquent les trajectoires de vie des femmes se répercutent en effet non seulement sur les revenus dont elles disposent une fois retraitées (Joyce, 2005; Bonnet et al., 2007; Borchorst et Siim, 2008), mais également sur le moment de la prise de retraite, notamment la nécessité de prendre en charge d’autres membres de la famille (Zimmerman et al., 2000). Ainsi en France, alors que le travail à temps partiel des femmes adultes est une conséquence de la division sexuelle du travail, aucune mesure sociale compensatoire n’est prévue pour leur revenu de retraite. En outre, bien qu’il existe une mesure qui permette aux femmes ayant travaillé à temps complet de compenser l es années consacrées à la maternité et aux soins des enfants, leurs revenus de retraite demeurent plus faibles que ceux des femmes qui ont un historique de travail ininterrompu (Bonnet et al., 2007).

En Europe, les différences concernant la situation conjugale sont considérables selon que l’on est un homme ou une femme, comme en rendent compte plusieurs recherches. Ainsi, une étude européenne comparative portant sur la situation des retraité-es dans neuf pays de l’Union (Delbès et al., 2006) montre qu’alors que trois hommes âgés de 75 à 79 ans sur quatre vivent en couple, seulement une femme sur trois est dans cette situation (35 %) dans tous les pays. De plus, les femmes sont beaucoup moins nombreuses à  fonder une nouvelle union lorsqu’elles sont veuves ou divorcées, ce qui les place devant la nécessité de recourir à des soutiens formels plus fréquemment. En effet, « selon que les personnes âgées sont mariées ou non, le recours à des services formels d’aide à domicile ou l’entrée en institution varient du tout au tout lorsque survient une dépendance, le conjoint étant le premier pourvoyeur d’aide » (Delbès et al., 2003). Le quotidien des veuves apparaît plus difficile que celui des veufs : Elles ont une perception de la vie et de la retraite plus négative, souffrent plus de solitude et de dépression, et sont moins intégrées à l'univers des loisirs que les hommes (Delbès et Gaymu, 2002).

Sur le plan de la santé, les chercheures féministes dénoncent la médicalisation du vieillissement des femmes et amorcent une dé-pathologisation salutaire de l’avancée en âge des femmes, spécifiquement autour de la ménopause (Dillaway, 2006; Gannon, 2000). On relève également quelques travaux portant sur la dépression et sur les besoins en soins différenciés entre hommes âgés et femmes âgées (Franco, 2007), ou encore sur l’intervention féministe auprès des aînées atteintes du VIH (Emlet et al., 2002). Les recherches qui abordent indirectement une dimension de la santé, en particulier la santé mentale et le bien-être psychologique des femmes âgées de soixante ans et plus -concept de «life satisfaction» (Gaymu et Springer, 2010)- sont nombreuses et le font à travers des thèmes variés qui vont du rapport au corps à l’engagement social, en passant par la victimisation et les rôles familiaux.

Les recherches sur la violence subie par les femmes aînées se poursuivent et s’élargissent au-delà des formes de violence actuelles et récentes pour prendre en compte celles subies plus tôt au cours de la vie, ainsi que leurs impacts sur la santé mentale et physique des femmes à un âge avancé (Brozowski et Hall, 2010; Kasen et al., 2010; Fisher, 2006; Krause, 2005). D’autres études examinent la violence conjugale et domestique, leurs impacts sur la santé des aînées (Mouton, 2003), les facteurs qui expliquent que celles-ci demeurent dans des relations abusives, les maltraitances par des membres de la famille ou des préposés aux bénéficiaires et les agressions sexuelles (Franco, 2007; Zink et al., 2006; Straka et Montminy, 2006; Roberto et Teaster, 2005; Zink et al., 2003; Renisson et Rand, 2003). Une part importante des cas répertoriés sous les termes « violence » ou « maltraitance  envers les aînés » se produisent dans l’enceinte domestique plutôt qu’en institution, sont en grande partie des violences commises contre les femmes et restent largement sous-rapportées (Brandl et Horan, 2002). Comme le montre la recherche qualitative menée par Zink et al. (2006) auprès d’aînées, beaucoup d’entre elles ont été contraintes à demeurer dans des situations de violence conjugale en raison de l’absence des ressources qui leur auraient permis d’y échapper. Hightower et al. soulignent  à cet égard les difficultés spécifiques aux femmes aînées :

«The impacts of leaving a relationship in later life are associated with various problems and risks that are not present or are not the same for younger women. The potential losses include financial means and security, a home inwhich a woman may have invested a lifetime of care, and decades worth of the mementos and treasures that become increasingly precious in the later years of life» (Hightower et al. 2006, 219).

Les femmes ainées ayant immigré depuis peu au Canada apparaissent également particulièrement vulnérables lorsqu’elles subissent la violence de leur conjoint. Sans repères sociaux, connaissant peu ou pas du tout la langue de leur pays d’adoption, elles constituent une catégorie de femmes difficiles à rejoindre et n’ont donc pas accès aux ressources (Hightower et al. 2006). Le concept d’intersectionnalité, développé dès les années 80 et sur lequel nous reviendrons plus loin, permet aux auteures de prendre la mesure des obstacles auxquelles font face certaines femmes âgées, dont la situation pose des défis spécifiques qu’il importe de documenter. De façon générale, ce concept permet d’élargir les thèmes de recherche investigués par les auteures féministes au cours des années 1990.

 

Le renouvellement des thématiques et perspectives de recherche : quelques données issues des études féministes

Nous avons relevé trois ensembles de questions issues du renouvellement des perspectives de recherche sur le vieillissement au féminin. Le premier regroupe les questions entourant les perceptions du vieillissement par les femmes âgées. Quelle place occupe leur corps et quel rapport entretiennent-elles avec les exigences culturelles de beauté et de jeunesse ? Le second réunit les enjeux reliés au pouvoir et à l’autonomie des aînées, notamment à travers l’encapacitation (empowerment), l’engagement social et citoyen, ensemble au sein duquel s’inscrivent les travaux que nous conduisons depuis quelques années. Le troisième rassemble des questionnements qui viennent de la prise en compte des diverses oppressions que vivent les femmes aînées, grâce à l,approche intersectionnelle.

Les perceptions du vieillissement par et sur les femmes âgées.

La recherche sur le vieillissement s’est largement concentrée sur les diverses maladies et la dégénérescence, produisant une vision du vieillissement comme processus de pertes successives (Slevin, 2010; Trincaz et al., 2008; Duggleby et al., 2002). Cette vision semble avoir une influence négative marquée sur les femmes, lesquelles parviennent moins que les hommes à s’en distancer (Perrig-Chiello, 2001). Pour les femmes, ces pertes ne concernent pas uniquement leur santé physique et mentale, mais touchent à un élément fondamental de l’identité de sexe/genre, c’est-à-dire leur féminité et leur capacité de procréation : « La ménopause se présente culturellement comme une fin, comme une perte du contrôle du corps, comme une sorte de dégénérescence. Le devoir et la possibilité de procréer régissent l’entrée des femmes dans le social, mais également leur sortie. » (Navarro-Swain, 2009 : 97). Le vieillissement renvoie ainsi les femmes à la féminité normative, qui exige à la fois beauté et jeunesse :

«Les symboles et les stigmates associés à «l’âge d’or» seraient-ils à ce point pénalisants pour les femmes qu’il vaille mieux pour elles s’en distancier, ne pas y être associées? Les signes apparents du vieillissement sur le corps des femmes seraient-ils perçus comme une menace, comme un risque d’exclusion sociale? L’impact de leur image corporelle est tel que la valeur sociale des femmes est bien souvent intimement reliée, même soudée, à leur apparence physique (Hurd Clarke et Griffin, 2007). Pour elles, le vieillissement devient un problème à traiter. Le cas de la ménopause et du recours à l’hormonothérapie illustre particulièrement bien cette tangente, le monde médical associant les transformations physiologiques normales des femmes à des symptômes à traiter, visant ainsi à «reconstruire» le corps des femmes en «perte de féminité» et d’identité, […]» (Charpentier et Quéniart, 2009)

Pour plusieurs auteures féministes, les représentations omniprésentes de cet idéal féminin limitent la possibilité pour les aînées de maintenir une perception positive d’elles-mêmes (Calasanti, 2005; Hurd Clarke, 2000; 2002). Twigg (2004) défend l’idée de la reconnaissance de la place centrale qu’occupe le corps, en tant que construit social et culturel, dans le vieillissement des femmes. Les aînées tendent à percevoir la désirabilité du corps féminin comme étant associée à la jeunesse et la minceur (Kérisit 2000; Hurd Clarke, 2002) et nombreuses sont celles qui recourent à la chirurgie esthétique, à la consommation de biens et services, etc. Les propos des femmes interrogées par Clarke (2000) rendent compte de l’intériorisation de ces normes, dont certaines se distancient cependant en affirmant la priorité de la santé sur la désirabilité de leur corps, ainsi qu’en soutenant la naturalité du processus de vieillissement. Tandis que certaines ont une perception négative de leurs rides, d’autres les voient comme des médailles qui honorent les années qu’elles ont traversées. Pour Hurd Clarke (2002), ces résultats indiquent que les aînées résistent et défient les idéaux culturels de ce qui constitue la désirabilité des femmes, notamment en leur substituant des définitions alternatives.

La notion du «vieillissement réussi», parfois traduit au Québec par « bien vieillir » (successfull ageing) a été développée par Rowe et Kahn (1987) pour offrir une vision plus positive du vieillissement, mais elle reste tributaire de la conception du vieillissement comme pathologie et met donc l’accent sur les pratiques de prévention individuelle : bonne alimentation, pratique d’activité physique, etc. Nombre de travaux féministes rompent radicalement avec cette logique de prévention et de correction du vieillissement. Certains travaux montrent aussi que les conceptions qu’ont les aînées du « bien-vieillir » sont diversifiées et ne correspondent pas à la définition clinique du vieillissement (Laberge et al., 2003; Duggleby et al., 2002). Parmi les nombreux aspects rapportés par les aînées, on relève : l’autonomie et l’indépendance, la capacité d’apprécier les petits plaisirs de la vie; disposer des ressources matérielles suffisantes pour satisfaire ses besoins, lesquels varient beaucoup selon les répondantes; vivre dans un environnement social chaleureux, avoir beaucoup d'activités sociales; et pouvoir poursuivre certaines activités antérieures. Cependant, les auteurs soulignent que ces conceptions diffèrent en fonction des catégories socioéconomiques. Par exemple, alors que les aînées des milieux favorisés sont nombreuses à associer le bien-vieillir à l'acceptation des pertes induites par le vieillissement, les aînées des milieux populaires le relient plus souvent au fait d'avoir le nécessaire pour vivre (Laberge et al., 2003).

Nos travaux vont dans le même sens et tendent à démontrer une différence de perception selon les générations soit 1) les « jeunes vieilles », jeunes retraitées ou préretraitées (de 60 à 74 ans) généralement plus instruites et ayant occupé des emplois rémunérés; 2) les « vieilles », âgées de 75 à 84 ans et enfin « les très vieilles », âgées de 85 ans et plus ayant un parcours plus traditionnellement féminin marqué par une prédominance de la sphère privée familiale (Quéniart et Charpentier, 2011, Marchand, Quéniart et Charpentier 2010). Bien que la plupart des québécoises interrogées ne se définissent pas comme étant des femmes âgées, et réfutent même ces appellations, nous constatons qu’au fil des années, elles apprivoisent ce passage inévitable du temps et y voient une occasion de continuité de leur trajectoire de vie, de congruence avec leur identité et de poursuite de leur existence qu’elles perçoivent comme étant encore significative. En outre, pour ces aînées, le vieillissement n’est pas synonyme de retrait, nombreuses sont celles qui sont encore actives et engagées : engagement de proximité bien sûr (Pennec, 2009) mais aussi engagement social et politique. À cet égard, nos recherches sur les femmes aînées impliquées dans divers mouvements sociaux au Québec (allant des groupes de femmes et de défense des droits au mouvement écologiste et altermondialiste) illustrent l’intensité de leur engagement (elles y consacrent en moyenne plus de 15 heures semaine) et surtout l’importance et le sens qu’il revêt (Charpentier et al., 2008; Charpentier et Quéniart, 2007). Ainsi, au-delà de 65 ans, et après une vie entière d’engagement, ces femmes militent encore pour changer les choses et rêvent d’un monde meilleur.

Gestin (2002) constate pour sa part une tendance à la « professionnalisation » de la retraite, depuis la fin des années 1970, mais souligne que cette professionnalisation opère selon des modalités différentes selon les sexes, et se réalise dans les activités associatives comme dans les activités domestiques et familiales. Les femmes ainées « semblent avoir intériorisé la norme de l’épanouissement personnel, de l’émancipation des femmes par rapport à la famille principalement et au conjoint. L’investissement professionnel antérieur influence le développement de cette aspiration à l’autonomie […] » (Gestin, 2002 :155) Selon l’auteure, les deux normes actuelles qui font de la-retraite un moment propice à l’épanouissement et à l’indépendance des générations placent les femmes devant des exigences paradoxales

« entre leur aspiration à se réaliser, à s’épanouir individuellement, conformément à la norme de la retraite active et heureuse, et la norme de dévouement des femmes à la famille qui reste prégnante malgré la valorisation sociale de l'autonomie individuelle et de l'autonomie des générations. »(Gestin, 2002:155)

La norme de l'utilité sociale, dérivée de la notion de productivité, encadre les représentations de ce qui constitue une activité légitime pour les retraités femmes et hommes.

Pennec, pour sa part, s’est intéressée aux discours et aux pratiques des femmes retraitées. Elle montre que celles-ci aspirent à sortir du domestique, des rôles familiaux et conjugaux, mais que ce désir

« n'est pas automatiquement réalisé, les contraintes familiales et sociales s'imposant toujours à certaines femmes, surtout les moins bien loties au plan financier. La prise de distance avec les obligations de la sphère privée ne s'entend pas comme investissement recherché à l'égard de la sphère publique mais plutôt comme l'accès à des groupes de pairs, ou encore à des pratiques plus solitaires. C'est à la recherche du temps retrouvé en tant que temps pour soi que semblent s'adonner ces personnes, ce dont témoigne l'abondance des formes d'expression telles que les clubs de lecture, les ateliers d'écriture, de peinture, etc. » (Pennec, 2001 : 165)

Ces divers résultats montrent que, pour les femmes aînées, le vieillissement renvoie à un éventail diversifié de besoins, lesquels sont loin de concerner la seule santé physique, plusieurs d’entre eux ramenant au centre de leurs préoccupations leur pouvoir d’agir et leur participation active à la société.

Les enjeux reliés au pouvoir et à l’autonomie des aînées : encapacitation et agentivité

Les perceptions du vieillissement et du « bien-vieillir » des aînées incitent par conséquent plusieurs auteur-es à élargir le contenu de concepts tels qu’autonomie et indépendance, bien au-delà de leur signification médicale et clinique, voire à les transformer radicalement (Grenier, 2009; Morell, 2003). Pour Wray (2003, 2004), les expériences et les interprétations variées de ce qui constitue l’agentivité et l’encapacitation pour les aînées ne sont pas entendues et c’est pourquoi, les conceptions classiques d’autonomie et d’indépendance ne sont pas remise en question. Elle montre en effet que les significations allouées à ces différents concepts, notamment par des femmes appartenant à diverses communautés ethnoculturelles, varient selon les positions sociales (Wray, 2004).

Morell (2003) revisite les modèles d’encapacitation qui sont en usage dans les interventions en travail social, à partir de ses données. Plutôt qu’une conception polarisée entre pouvoir et absence de pouvoir, elle estime que les expériences individuelles révèlent la coexistence des deux pôles. Autrement dit, elle invite à réinscrire la faiblesse et les fragilités du corps dans la conceptualisation de l’encapacitation, afin que ce concept permette l’acceptation et l’accompagnement du vieillissement, alors qu’il renvoie souvent à l’idée de lutte. Nos recherches auprès des femmes âgées qui vivent en institution et en milieu d’hébergement (Soulières et Charpentier, 2009) mettent aussi en évidence les « petits » pouvoirs et les fragilités de ces résidentes du grand âge, voire du bout de la vie, représentées presqu’uniquement comme étant des bénéficiaires passives, dépendantes et sans voix. Les témoignages recueillis permettent de saisir la construction subjective du pouvoir d’agir au féminin, en le situant dans le quotidien.

Pour sa part, Grenier (2009) remet en question l’usage du concept de fragilité dans les pratiques de santé auprès des aînées qui vivent à domicile, notamment parce qu’il conditionne leur accès aux services. Les aînées interrogées se distancient de ce concept et « montrent comment ce dernier, utilisé dans les soins de santé et les services sociaux, donne priorité aux notions physiques observables d’une santé déficiente et du déclin du corps, plutôt qu’aux moments de vie difficiles chargés d’émotion » (Grenier, 2009 : 265). La distinction entre « être fragile » et « se sentir fragile » révèle les impacts émotionnels et psychologiques du vieillissement des aînées, et la nécessité de prendre en compte « les sentiments de perte qui accompagnent le déclin physique » (Grenier, 2009 : 266). Par ailleurs, les interprétations de la fragilité et les stratégies de résistance adoptées par les aînées varient selon les positions sociales de celles-ci (âge, communauté ethnoculturelle, orientation sexuelle, etc.).

 

De nouvelles avenues théoriques intersectionnelles

Dans les années 2000, outre une diversité des thèmes sur le vieillissement des femmes, émergent de nouvelles recherches faisant appel à l’approche intersectionnelle. Les chercheures se questionnent en effet sur la façon de rendre compte des diverses logiques d’exclusion sociale des femmes aînées, de leurs combinaisons, et de leurs effets sur les plans micro et macrosociologiques. Rappelons que l’approche intersectionnelle découle de la théorie du point de vue situé (standpoint theory) qui a émergé dans les années 70, comme théorie critique féministe des rapports entre production du savoir et pratiques de pouvoir (Poiret, 2005; Harstock, 1998). bell hooks (1981) a montré que le point de vue des femmes des minorités ethniques et raciales est occulté non seulement par celui des hommes blancs, mais également par celui des femmes blanches. Sur les plans épistémologique et méthodologique, l’approche intersectionnelle nécessite de centrer la recherche et l’analyse sur l’expérience minoritaire et l’entrecroisement des différentes formes d’oppression. Les discours des femmes minorisées révèlent qu’elles occupent des positions résultant de l’intersection de plusieurs rapports d’oppression sociale. Ainsi, le point de vue des femmes des minorités ethniques montre qu’elles ne vivent pas du sexisme plus du racisme, mais que le sexisme qu’elles expérimentent est racialisé, ou encore que les formes de racisme qu’elles subissent sont genrées : « les différentes formes de domination ne sont donc pas séparées et additionnelles, mais au contraire elles sont interactives dans leurs processus comme dans leurs effets » (Poiret, 2005). Il en résulte que les formes de sexisme vécues par les femmes des minorités ethniques ne sont pas forcément les mêmes que celles vécues par les femmes de la majorité, ces dernières pouvant même contribuer à produire et reproduire le racisme, mais également le sexisme, qui pèsent sur les femmes des minorités ethniques.

Dans les années 2000, cette approche va être «appliquée» aux femmes aînées, si l’on peut dire ainsi, amenant les chercheures à prendre en compte non seulement le sexisme et l’âgisme, afin d’informer la position spécifique occupée par les femmes âgées, mais également d’autres logiques d’organisation sociale comme le racisme, l’orientation sexuelle et le milieu socioéconomique. Il ressort alors que le sujet « femmes âgées » recouvre dans les faits une multiplicité de positionnements sociaux, dont la prise en compte peut, certes, en complexifier l’étude, mais également permettre d’approfondir et d’affiner la compréhension sociologique non seulement des expériences vécues, mais du fonctionnement et des effets de l’entrecroisement des logiques d’organisation sociale.

À titre d’illustration de la fécondité de l’approche intersectionnelle, citons les analyses d’Estes (2000, 2004), qui a examiné la combinaison des systèmes qui organisent les sociétés occidentales, soit le capitalisme, le patriarcat et le racisme, et leur rôle dans la constitution des femmes âgées comme catégorie vulnérable et dépendante. L’auteure fait preuve d’une vision critique à l’égard du rôle des institutions étatiques dans le maintien des femmes âgées dans la dépendance, particulièrement les femmes racisées, et montre les biais androcentristes qui sous-tendent les définitions des notions d’économie politique comme le travail, la productivité, l’individualisme etc. (Estes, 2004).

Conclusion

Sans prétendre à l’exhaustivité, le présent article a voulu faire un tour d’horizon détaillé de la littérature sur les femmes aînées au cours des trente dernières années. La perspective historique adoptée a permis de mesurer l’évolution et les avancées au niveau des connaissances et de la pensée féministes. Ainsi, nous avons vu que les années ’80, ont été celles celles des précurseures qui ont mise au jour l’invisibilité des femmes aînées. Cette période se caractérise par la dénonciation des biais de la recherche sur le vieillissement. Les années ’90, pour leur part, ont été celles de l’éclosion des recherches féministes sur le vieillissement et du point de vue des femmes aînées. Elles ont été déterminantes dans la mise en évidence des problèmes vécus par les femmes aînées. Enfin, les années ’2000 sont celles du développement et de la diversification des recherches féministes sur le vieillissement.

Ce bilan de trente années de recherches féministes sur les femmes aînées nous permet d’apprécier le chemin parcouru, de l’invisibilité à la reconnaissance de la diversité des vieillesses féminines, en passant par une période de dénonciation et de problématisation de leurs expériences. Enfin, les chercheurs et chercheures féministes ont su donner la parole aux vieilles femmes. Les avancées scientifiques consécutives au développement des analyses féministes ont permis de faire évoluer les perceptions traditionnelles du vieillissement, en particulier celui des femmes. Les représentations sociales ont changé. Mais qu’en est-il des avancées sociales dans la sphère publique et dans la sphère privée ? Où en sommes-nous aujourd’hui dans les conditions de vie et de santé des femmes?

Force est d’admettre que les avancées à ce chapitre sont modestes, même décevantes. En effet, si les écarts entre les hommes et les femmes aînés tendent à se rétrécir, en termes d’espérance de vie, de revenu, d’habitat en solo, de recours à l’institutionnalisation, etc. les inégalités persistent. Cette réflexion rejoint en partie celle de Silver (2001). Cette auteure part du constat que les études montrent des différences entre les sexes surtout en ce qui concerne les conditions de vie socio-économiques, ce qu’elle appelle les sphères institutionnelles, tandis que selon elle « dans la microsphère de l’interaction sociale et dans l’expression quotidienne du soi, les différences liées au genre semblent diminuer». Sur ce dernier point, le débat reste ouvert et l’hypothèse de la «dégenderisation» mérite à notre avis d’être nuancée. Nous pouvons convenir avec Silver que les hommes et les femmes en vieillissant n’ont plus à supporter le même degré de contrôles sociétaux dans les sphères domestique et publique, mais les pressions et les oppressions, vécues particulièrement par les femmes, demeurent présentes et varient selon leur ethnicité, leur milieu socioculturel, leur orientation sexuelle, leur parcours de vie et leur génération. Voilà une des grandes leçons des analyses intersectorielles de la dernière décennie de recherches féministes. Ainsi, les aînées n’ont pas toutes les ressources et les conditions pour s’affranchir des comportements et stigmates sexuels accumulés tout au long de leur vie. En fait, «les changements apparemment psychologiques qui surviennent au cours du vieillissement se révèlent tenir bien davantage à des rôles, à la fois familiaux et sociaux qu’à des pseudo-caractères féminins ou masculins. Ceci soulève à nouveau la question de fond : qu’est-ce que le féminin et le masculin ?»  (Attias-Donfut,2001), et change-t-il en vieillissant ? Ces nouvelles perspectives comparatives ouvrent une nouvelle ère de recherche pour mieux comprendre les effets des rapports sociaux de sexe sur l’avancement en âge. Trente autres années ne seront peut-être pas suffisantes.

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Note biographique

Anne Quéniart, PhD. est professeure titulaire au Département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches actuelles portent sur les questions de la transmission intergénérationnelle, ainsi que sur les aspects sociaux du vieillissement. Elle est l’auteure de nombreux articles et ouvrages, dont Apolitiques, les jeunes femmes ?, avec Julie Jacques, publié en 2004 aux Éditions du remue-ménage et L’intergénérationnel. Regards pluridisciplinaires, avec Roch Hurtubise, paru en 2009 aux Presses de l’École des hautes études en santé publique et a coi-dirigé deux ouvrages avec Michèle Charpentier, soit : Pas de retraite pour l’engagement citoyen, paru aux PUQ et Vieilles, et après!, paru aux éditions du remue-ménage en 2009.

Michèle Charpentier, PhD. est professeure titulaire à l’École de travail social de l’UQAM et vice-présidente du Réseau d’études international sur l’âge, la citoyenneté et l’intégration sociale – REIACTIS. Chercheure en gérontologie sociale, elle dirige depuis 2004 l’Équipe de recherche VIES pour Vieillissements, Exclusions Sociales et Solidarités (FQRSC).  Ses travaux portent sur la reconnaissance et l’exercice des droits des citoyens âgés, avec un intérêt particulier pour la question des femmes et du vieillissement. Parmi ses publications récentes, mentionnons les ouvrages collectifs Vieillir au pluriel. Perspectives sociales paru en 2010 aux Presses de l’Université de Québec et Vieilles, et après.

Christelle Lebreton est doctorante au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches portent sur les liens entre socialisation et formation de l’identité sexuelle et de l’identité de sexe-genre chez les jeunes lesbiennes québécoises. Elle s’intéresse notamment aux stratégies identitaires mises en œuvre dans le contexte des discriminations sexistes et hétérosexistes. Elle est l’auteure, avec Line Chamberland, de l’article «L’expérience des jeunes lesbiennes : un révélateur de l’organisation hétéronormative de la sexualité féminine », paru dans Labrys, Études féministes en 2011.


 

[1] Certaines sections de ce texte reprennent des éléments d’un chapitre intitulé «Diversité des expériences du vieillissement au féminin. À la croisée des études féministes et de la gérontologie sociale» à paraître  en 2012 dans Vieillesses et vieillissement : regard sociologiques,sous la direction de I. Mallon, C. Hummel et V.,Presses universitaires de Rennes,

[2]Au Québec par exemple, les femmes constituent 58 % des personnes âgées de 65 ans et plus, un ratio qui augmente avec l’âge pour atteindre 2 femmes pour 1 homme chez les 80 ans et plus, 5 pour 1 chez les centenaires (Statistique Canada, 2007).

[3] Une 1ere interrogation avec les mots clés women et aging dans les bases de données eric, francis, social services, sociological abstracts a donné 1754 articles avec comités de lecture. L’exploration avec les mots clés women, aging et women’s studies a abouti à seulement 41 articles et enfin, en remplaçant le mot clé women’s studies par feminist, on a obtenu 127 titres. Nous avons complété ces recherches avec les mots clés women et old, older, elder, aging ou ageing dans ces mêmes bases de données ainsi que dans Web of knowledge.

[4]Entre autres Women and ageing, ageing and society, journal of ageing studies, revue canadienne du vieillissement.

[5] Dans ce texte, étant donné que la grande majorité des chercheur-es cité-es sont des femmes et compte tenu même de l’objet de ce texte, le féminin l’emporte sur le masculin.

[6]De façon générale, l’identification de recherches féministes dans les bases de données en sciences sociales présente plusieurs défis. Les mots clés « féministe » ou « féminisme », « rapports sociaux de sexe », « rapports de sexe », etc. et leurs équivalents en anglais ne permettent souvent pas d’identifier l’ensemble des travaux pertinents, et donnent souvent peu de résultats, comme le confirme également Calasanti (2004), qui s’est livrée à l’exercice pour identifier les travaux féministes portant sur les femmes âgées. De plus, comme l’ont constaté Descarries et Dechauffour (2006), le terme « genre » ou « gender » s’est largement imposé dans la communauté scientifique, en dépit des flous conceptuels qui l’entourent. Or, comme les résultats de la recherche de Calasanti mentionnée plus tôt l’illustrent : « Of course, not all research that uses the word ‘‘woman,’’ ‘‘man,’’ or ‘‘gender’’ in it is feminist. Feminist approaches share theoretical ground, including emphases on power relations and inequality, on the notion that men and women gain identities and power in relation to one another, and on a view of gender as a dynamic structural force with important consequences for the life chances of men and women. Scholarship that does not include these emphases on gender as a social organizing principle and identity (and not just a demographic attribute) is not feminist, even if such terms as ‘‘gender’’ appear in research design or text. » (Calasanti, 2004 : 1)

[7] Nous revenons plus en détail sur ce concept dans la suite de l’article, car il fera l’objet de critiques par les féministes au cours des années 1990.

 

s

labrys, études féministes/ estudos feministas
juillet/décembre 2011 -janvier /juin 2012  - julho /dezembro 2011 -janeiro /junho 2012