labrys, études féministes/ estudos feministas
janvier / juin 2013  -janeiro / junho 2013

 

 

LES « FACEBOOKIENNES » EN MODE PLAY BOY

L’hypersexualisation féminine dans Facebook : de l’objet des femmes aux  femmes-objets

Rania Aoun

 

Résumé : Au moment où les mouvements féministes dénoncent l’exploitation de l’image féminine dans des contextes pornographiques et soutiennent l’interdiction de certaines publicités de lingerie féminine et autres produits, désignées aussi par publicités sexistes comme étant une propagande de l’image des femmes-objets et où le corps féminin hypersexualisé est publié pour la satisfaction des fantasmes masculins, nous remarquons, au fil de nos explorations des profils féminins sur Facebook, l’émergence d’une vague d’images féminines hypersexualisées. En outre, les formes de l’hypersexualisation sont multiples pour rencontrer des gestes, des positions, des costumes, etc. La déclinaison de l’hypersexualisation dans l’environnement cybernétique fait des femmes non seulement des objets mais des objets de consommation sexuelle. L’objet de notre article consiste à observer comment et en quoi l’hypersexualisation cybernétique contribue au développement de ces nouvelles formes de l’image des femmes-objets à l’ère actuelle.

Mots-clé: hypersexualisation, cybernétique, femmes-objets

 

En guise d’introduction, nous tenons à préciser les raisons du choix terminologique que nous avons fait pour le terme « Facebookienne », un mot-valise que nous n’avons trouvé nulle part ailleurs pour désigner les usagères de Facebook. En effet, les utilisatrices et utilisateurs de Facebook sont connus par le nom de « Facebooker », un terme anglophone. Or, il ne s’agit pas de privilégier la francophonie à l’anglophonie, mais bien de souligner que le terme épicène « Facebooker » n’est pas en adéquation avec la perspective féministe de l’analyse que nous allons mener ; c’est pourquoi nous préférons utiliser « Facebookienne », où le genre féminin est explicite.

La culture visuelle façonne de plus en plus notre perception du monde, celle de nous-mêmes en tant que femmes autant que celle des autres catégories d’individus. Or, puisque dans la culture visuelle tout passe par l’image, l’image des femmes-objets est l’un des enjeux de cette culture ; et l’histoire de la publicité en témoigne. Dès la conception des premières affiches publicitaires, l’image des femmes qui y apparaît provoque de nombreuses critiques, puisqu’elles sont représentées par la ménagère, l’épouse, la secrétaire – celles qui sont souvent au service de l’homme[1].

D’ailleurs, les publicistes ne se contentent pas de réifier les rôles qui sont dictés à la femme par les sociétés patriarcales pour les promouvoir en les redoublant d’une publicité à autre, ils profitent en plus d’une société où « la nudité psychique et physique devient le mot d’ordre » (Julien, 2010 : 45) afin de trouver en son sein les prétextes pour reproduire l’image des femmes-objets en la sexualisant. Ainsi le souligne Francine Descarries en citant un passage publié dans le site antisexiste vegantekno.free.fr :

Corps morcelé, formaté, chosifié, objectivé, femmes caricaturées, instrumentalisées, pornographiées ou réduites en super ménagères obsédées par la propreté, voilà les images qu'utilisent chaque jour, et de manière de plus en plus provocante, les publicitaires pour retenir l'attention des consommateurs et des consommatrices.

En effet, la disparition des valeurs comme la pudeur, le respect et l’intimité, dans un monde où les gens se permettent de tout exposer et de tout consommer, même leurs corps, favorise les représentations séductrices, exhibitionnistes et érotiques des femmes-objets, pour ne nommer que celles-là. Ces représentations ont provoqué, ainsi, la colère d’innombrables groupes de féministes et les ont poussé à briser le silence et à avoir recours à tous les moyens pour arrêter ce phénomène.

Par ailleurs, la censure de nombreuses campagnes publicitaires qui usent du corps féminin, sous la pression des instituts et des associations féministes, témoigne du rôle considérable des féministes pour s’opposer à la propagation de l’image des femmes-objets. Par exemple, en 2004, la publicité de SISLEY[2], où une femme aux jambes écartées, occupe la moitié supérieure de l’affiche, a été dénoncée par l’Institut de la femme en Espagne. En effet, la tenue vestimentaire ainsi que la position dans laquelle le modèle est photographié renvoie à une image érotique.

En 2007, la publicité de Dolce & Gabana – où une femme en sous-vêtements et aux talons aiguilles est allongée sur le sol et plaquée par un homme pendant que les quatre autres l’observent – rejoint la liste des publicités interdites par l’Institut de la femme en Espagne et par Amnesty internationale en Italie. Cependant, la censure continue de nos jours avec la campagne de Calvin Klein de 2010, qui reprend approximativement le concept de la publicité de Dolce & Gabana[3]. La publicité de Calvin Klein représente une femme dévêtue, prise entre « les griffes » de trois hommes. La raison pour laquelle cette publicité est interdite par les autorités australiennes et censurée aux États-Unis est qu’elle suggère fortement un viol collectif[4]. Malgré que la marque Calvin Klein ait toujours adopté le concept du Porno Chic dans ses campagnes publicitaires pour promouvoir ses produits [Fig.1], sa campagne publicitaire de 2010 est classée comme visuel pornographique. Or, les propos de Mackinnon montrent que la pornographie ainsi que ses représentations sont un discours sexiste :

To make visual pornography, and to live up to its impératives, the world, namely women, must do what the pornographers want to ‘say’. Pornography brings its conditions of production to the consumer […]. Pornography makes the world a pornographic place through its making and use, establishing what women are said to exist as, are seen as, are treated as, constructing the social reality of what a woman is and can be in terms of what can be done to her, and what a man is in terms of doing it. (Mackinnon, 1993 : 25)

En plus, dans son combat contre la pornographie, Mackinnon exprime explicitement que l’image pornographique va à l’encontre des droits des femmes. Par ailleurs, cette image est considérée comme une forme de discrimination entre les sexes.

Figure. 1. Publicité de Calvin Klein http://www.staragora.com/mode/eva-mendes-photos-torrides-pour-la-pub-calvin-klein/271280, consultée le 07.05.2011

 

Les prises de position des communautés féministes montrent, sans aucun doute, le rôle de certaines militantes pour s’opposer à la banalisation de telles images. Cependant, malgré les efforts considérables fournis par les associations féministes pour lutter contre l’image des femmes-objets, le phénomène se propage de plus en plus dans d’autres espaces médiatiques. En effet, l’avènement du cyberespace (en particulier : les sites de rencontre comme meetic et Hi5, et les réseaux socionumériques comme Twitter et Facebook) contribuent davantage à développer l’espace de médiatisation d’images des femmes-objets. Ainsi, des photos de profils sur Facebook que nous venons de découvrir soulèvent une problématique intéressante à aborder et qui consiste en la publication de l’image des femmes dans les réseaux socionumériques qui en fait un objet à consommer sans modération.

Afin d’étudier ce phénomène que nous considérons flagrant, il est important de définir le concept « hypersexualisation ». Selon Mariette Julien, l’hypersexualisation « ne concerne pas que l’apparence, non plus que les jeunes » (2010 : 11). L’auteure cite également la professeure de sexologie à l’UQAM, Sylvie Richard-Bessette, qui décrit l’hypersexualisation comme  « l’usage excessif de stratégies axées sur le corps dans le but de séduire » (Julien, 2010 : 12). Toutefois, Mariette Julien ajoute pour mieux expliciter ce concept :

Outre les tenues suggestives, [l’hypersexualisation] inclut les transformations érotisantes du corps (augmentation mammaires, grossissement des lèvres, etc.), le langage non verbal annonçant une disponibilité sexuelle (se passer la langue sur la bouche, faire une danse poteau, etc.), la participation à des jeux sexuels (sofa party, dance sandwich, etc.), le clavardage (chat) à caractère sexuel, la consommation et/ou la production de matériel pornographique. Aussi l’hypersexualisation comporte deux volets : celui de l’image corporelle (tenue vestimentaire et esthétique du corps) et celui des activités à caractère sexuel. (Julien, 2010 : 12)

Selon Mariette Julien et les exemples qu’elle donne de l’hypersexualisation, le corpus photographique que nous avons sélectionné sur Facebook relève, certainement, de l’hypersexualisation. (Nous rappelons que Facebook est un espace publique, qui est ouvert à toutes et tous ses utilisateurs pour accéder aux informations et aux photos personnelles des adeptes du réseau. Or, même les paramètres de confidentialité qui sont proposées par les concepteurs du réseau ne mettent pas à l’abri une bonne partie des données personnelles qui sont publiées par les internautes.

Rappelons aussi que nous ne feuilletons pas les pages du magazine Playboy, mais que nous sommes devant des profils de femmes sur Facebook et que les photographies ressemblent néanmoins beaucoup à celles qui se trouvent dans les magazines et sur les sites pornographiques) ; pourtant, nous percevons un flot de photos hypersexualisées de femmes, qui ont choisi de se représenter sous un jour sexuel (séductrices, exhibitionnistes, coquines, etc.)

De plus, ces femmes sont très créatives et méticuleuses dans la réalisation et le choix des poses, au point qu’aucun détail ne leur échappe. Nous remarquons alors l’utilisation de la synecdoque (en termes rhétoriques), qui consiste en des prises de vue des parties du corps, essentiellement le bassin, la poitrine, et les fesses, sensées représenter l’entièreté des corps. Ces parties sont tantôt cachées par des costumes moulés et sexy qui ne font que les mettre en valeur, tantôt dévêtues ou presque.

 Les plans des prises de vue sont aussi très variés : le plan en plongé qui met en valeur la poitrine, le plan d’ensemble pour représenter le corps dans son entièreté, et les plans rapprochés pour mettre plus en valeur leurs rondeurs et leurs formes extravagantes. Aussi, pour accomplir la mise en valeur de leurs corps, le choix des costumes par les femmes ne semble pas anodin, car elles portent un éventail varié de vêtements qui évoquent la sexualité, comme des soutiens-gorges, des slips, des nuisettes, des strings, des mini jupes, et des décolletés. Par ailleurs, elles n’oublient pas les poses érotiques, comme être allongées sur un lit, assises sur un canapé les jambes écartées ou accroupies sur un canapé et vue de dos, ainsi que les gestes de faire sortir la langue, de mettre le doigt dans la bouche,  de se déshabiller, de se serrer les seins, etc. [Fig. 2]

  

Fig.2. Des photos de profils de « Facebookiennes », consultées de gauche à droite le 11. 02. 2011 et le 02.01.2011

 

La publication de ces photographies sur Facebook par les femmes elles-mêmes pose, selon nous, un véritable problème, car elle semble, d’un côté, nuire sur le plan éthique à l’être féminin dans un espace publique multiculturel et d’un autre côté, participer implicitement à créer de nouveaux champs de libre prostitution, ce qui convient à beaucoup d’hommes.

Selon nous, ces photographies sont une conséquence d’un phénomène que Serge Tisseron a désigné par extimité. Le psychanalyste explique l’extimité par « le mouvement qui pousse chacun à mettre en avant une partie de sa vie intime, autant physique que psychique. » (Tisseron, 2001 : 52) Les photographies osées des femmes sur Facebook (ou Facebookiennes) bouleversent donc d’une manière considérable les normes du voyeurisme. Or, Tisseron dit du voyeurisme :

Défini comme une perversion sexuelle, il concerne le plaisir pris à regarder des gens connus ou inconnus de soi, dans leurs activités intimes, sexuelles ou défécatoires. L’Instrument du voyeurisme est le trou de serrure de la chambre à coucher ou l’orifice percé dans la porte des toilettes, et le voyeur est traditionnellement un homme. (Tisseron, 2001 : 88)

À travers le corpus étudié, nous constatons ainsi que les hommes n’ont besoin ni de surveiller les trous des serrures ni de chercher les orifices dans les portes pour satisfaire leurs fantasmes, pas plus que de se contenter d’un coup d’œil éphémère. Les photographies des femmes sur Facebook mettent en effet non seulement leurs corps en vitrine, mais également leurs costumes, leurs poses et leurs gestes, qui suggèrent certains désirs. Les visuels et les « mises en scène » ne sont en aucun cas innocents. Les répliques des hommes qu’ont été faites pour commenter les photographies, confirment que celles-ci éveillent, effectivement, des désirs sexuels chez le spectateur homme. Les désirs sexuels étant « des désirs tournés vers un objet susceptible de le satisfaire » (Tisseron, 1997 : 206), nous  proposons que le rôle joué par les femmes qui publient de telles photos de profil soit justement celui de l’objet. Selon Serge Tisseron :

Lorsque l’objet est imaginairement tenu à distance, c’est la jouissance de l’emprise par le regard qui prime (le regard « pétrifie » son objet, comme la Méduse). Au contraire, lorsque le regard se colle contre l’objet, il mobilise un imaginaire qui emprunte à toutes les zones érogènes à la fois. Il est à la fois une bouche qui s’ouvre pour avaler le monde, un anus qui se ferme sur lui pour le réduire en bouillie, un vagin qui l’accueille ou encore un bombement phallique, qui s’avance à la rencontre des apparences pour les pénétrer. La jouissance voyeuriste s’organise autour d’oscillations et de substitutions permanentes entre ces diverses zones érogènes. (Tisseron, 1997 : 210)

Nous constatons à travers la citation de Serge Tisseron que l’espace séparant le spectateur de l’image et de l’iconicité (Saouter, 2000 : 41) de cette image (nous désignons ici par iconicité les plans de prises de vue et les objets que nous percevons dans l’image) constituent l’effet de la jouissance visuelle qui par la suite se transforme en jouissance physique. D’ailleurs les photographies des femmes sur Facebook (ou Facebookiennes) procurent certainement la jouissance des hommes qui les observent, notamment en jouant, dans un même album photo, avec les différentes prises de vues – que nous venons de décrire au cours de notre analyse des photographies – ce qui contribue à créer ce va-et-vient successif entre l’image et son spectateur pour secouer sa perception et provoquer les pulsions. Ainsi, ces femmes s’engagent, à travers leurs photographies érotiques, dans un jeu de séduction qui ne se limite pas au niveau visuel.

En effet, comme le montrent les photographies sur Facebook, les femmes se dévoilent et s’offrent au public. Or, si dans les publicités (comme celles de lingerie, de crèmes solaires, d’agences de voyages, etc.), dans les magazines et les sites pornos, les hommes ne peuvent que regarder les visuels et ne conserver qu’une image mentale, donc imaginaire, qu’ils exploitent pour satisfaire leurs désirs, les photographies des femmes sur Facebook permettent non seulement l’excitation à travers le visuel, mais elles offrent aussi aux internautes le passage du virtuel au réel et de la perception à l’acte.

Contrairement aux actrices et aux mannequins que l’on retrouve dans les publicités, dans les films et sur les sites pornos – qui restent des figures fictionnelles puisqu’elles ne sont accessibles que sur les images ou sur les écrans – les femmes sur Face book (ou Facebookiennes) sont interactives et peuvent « sortir de l’écran » pour être accessibles dans le monde réel.

Selon les témoignages des femmes elles-mêmes, que l’on peut lire dans les commentaires ou les discussions à propos des photos – qui sont aussi des formes d’excitation verbale – beaucoup d’entre elles offrent leurs services sans réserve et affirment leur ouverture à toute proposition. Ceci dit, le corpus photographique étudié sur Facebook pointe, malgré les restrictions dictées par les concepteurs de Facebook concernant la publication des photos, vers la constitution d’un nouvel espace d’exposition du corps féminin qui peut être considéré comme un nouveau réseau de prostitution. Or, tel qu’indiqué par certains cas sur Facebook, la publication d’une photographie érotique pourrait effectivement être suivie d’une vidéo démonstrative par webcam et finir avec une aventure en personne. D’ailleurs, si l’on ajoute à la dimension incontrôlable du cyberespace les frontières imprécises entre l’érotisme, la pornographie et la prostitution, le contrôle de ce phénomène relève de la mission titanesque.

En conclusion, les tentatives féministes ont réussi à interdire la publication de l’image des femmes-objets sur les babillards publicitaires urbains et dans les médias, mais malheureusement elles ne réussissent pas encore à arrêter la diffusion de cette image dans le cyberespace. Étant donné que Facebook et plusieurs autres sites internet et médias sociaux sont difficiles à cerner et que les lois de publication dans le cyberespace ne sont pas encore bien établies, la mission de certaines militantes est de plus en plus ardue, surtout si l’on tient compte du désir incessant de certaines femmes contemporaines à exposer leurs corps et à le partager.

En réalité, grâce aux changements que vit le monde actuel et qui influencent considérablement la manière de penser le corps féminin, cette problématique, comme toute autre d’ailleurs, crée une polémique. En effet, certaines pensent que de telles représentations des femmes ne font que propager l’image de la femme facile et la rendre de plus en plus l’objet fétiche de l’homme, puisqu’elles pensent qu’à travers de telles représentations la femme cherche à plaire à l’homme et à attirer son attention. À ce propos,  Mariette Julien affirme que :

Malgré leur intention de liberté, conscientisées ou non, les femmes qui adhèrent au style hypersexy projettent néanmoins l’image de femmes plus asservies. En voulant prouver aux hommes qu’elles sont désirables, elles cherchent l’approbation dans leur regard. En fin de compte se sont encore les hommes qui ont le dernier mot. Ce sont eux qui décident si elles passent l’épreuve ou non. (Julien, 2010 : 66)

D’autres pensent plutôt que la liberté de la femme peut coexister avec une mise en valeur du corps féminin et cette autoreprésentation du corps dans les médias, les espaces publiques, et les réseaux socionumériques. Cette opinion, qui se base sur le fait que le féminisme s’exprime aussi à travers le corps, dans la mesure où les femmes s’approprient le droit au désir et le droit d’avoir une sexualité affichée.

Contrairement aux normes morales qui empêchent les femmes d’exprimer leurs désirs sexuels et attendent silencieusement de satisfaire ceux des hommes, les filles qui font du porno contrôlent la scène (d’un point de vue cinématographique) et sans elles, le porno ne fonctionnera pas.   Dans cette optique, Virginie Despentes propose en effet une image différente de l’actrice porno « La hardeuse, c’est l’affranchie, la femme fatale, celle qui attire tous les regards et provoque forcément un trouble, qu’il s’agisse de désir ou de rejet. » (Despentes, 2006 : 107) Cette perception de l’image pornographique de la femme renverse l’idée selon laquelle la femme ne dévoile son corps, n’augmente ses formes et ne porte des vêtements sexy que pour assouvir le désir de l’homme. En effet, selon Virginie Despentes, la pornographie présente une image positive, une image de femme en pleine possession de ses moyens et de ses désirs et maîtresse de son acte.

Néanmoins, nous avons choisi d’aborder dans le présent texte le premier point de vue, en ouvrant la voie à l’étude, au cours des prochaines recherches, de la seconde opinion, qui, selon nous, reste a priori peu convaincante – car jusqu’à maintenant et dans un cadre d’une analyse sémiotique des visuels médiatisés sur Facebook, nous ne pouvons percevoir dans les représentations pornographiques – en dépit de l’écart entre l’être et le paraître qu’elles affichent – que des visuels qui appuient l’image des femmes-objets, incitent à la consommation du corps féminin et renforcent la dépendance au sexe masculin.

Références bibliographiques:

Livre-papier :

A. Mackinnon, Catherine. 1993. Only Words, États-Unis : Harvard University Press,

152 p.

Despentes, Virginie. 2006. King Kong Theorie,  France : Grasset, 160 p.

Julien, Mariette. 2010. La mode hypersexualisée, Montréal : Sisyphe, 113 p.

Saouter, Catherine. 2000. Le langage visuel. Montréal : XYZ Éditeur, 209 p.

Tisseron, Serge. 2001. L‘intimité surexposée, Paris : Ramsay, 179 p.

_______________. 1997. Psychanalyse de l’image : des premiers traits au virtuel, Paris : Dunod, 222 p.

Revue-papier :

Descarries, Francine. 2006. « La publicité sexiste: Mise en scène de l'inégalité et des stéréotypes du féminin», Canadian Woman Studies, Volume 3/4, no 25.

Biographie

Rania Aoun est doctorante en Sémiologie et chercheuse à l’UQAM, son sujet de thèse est une réflexion sémiotique sur « Facebook comme dispositif genré ». Elle a présenté les conférences : La face sexiste de la mode contemporaine : de l’héroïque à l’érotique dans la campagne publicitaire Dolce&Gabbana 2010/2011 (ACFAS 2012), Mode et Genre : le sexisme dans les images de Mode (École de Mode, Avril 2012), Les « Facebookiennes » en mode Playboy. L’hypersexualisation féminine dans Facebook : de l’objet de la femme à la femme-objet. (ACFAS 2011). Elle a aussi publié l’article « Entre voilement et dévoilement : subjectivités féminines dans Turbulent de Shirine Neshat». (FéminÉtudes, Automne 2011) et l’article « L’icône féminine : de la mythification du visage de Marilyn Monroe à la mythification de la jeunesse ». (Postures, Automne 2011). 


 

2 Publicité de SISLEY http://www.respire-asbl.be/Une-publicite-sexiste-de-Dolce-et, consulté le 29.04.2011

[3] Publicité de Dolce&Gabana : http://www.respire-asbl.be/Une-publicite-sexiste-de-Dolce-et-Gabana, consultée le 29.04.2011

[4] Publicité de Calvin Klein http://www.actustar.com/37055/une-pub-calvin-klein-censuree, consultée le 29.04.2011

 

 

labrys, études féministes/ estudos feministas
janvier / juin 2013  -janeiro / junho 2013