labrys, études féministes/ estudos feministas
juillet / décembre 2010 - julho/dezembro 2010

Un colloque sur la contribution d’une pionnière féministe à la vie politique du Québec

 

Anita Caron

1990-1993

Un des premiers mandats confiés à l’Institut de recherches et d’études féministes fut l’organisation d’un colloque sur le rôle politique exercé par Thérèse Casgrain au Québec et dans les arènes nationales et internationales. Ce colloque était le sixième d’une série ayant pour objectif de mettre en lumière la contribution de leaders politiques à l’évolution du Québec contemporain.

Les colloques précédents avaient permis de rassembler des témoignages et des analyses sur l’apport de Georges-Émile Lapalme, de Jean Lesage, d’André Laurendeau, de Daniel Johnson (père), de René Lévesque qui, en tant qu’élus ou observateurs officiels de la scène politique, avaient joué un rôle déterminant dans l’histoire du Québec.

Thérèse Casgrain n’a jamais été ministre ni même députée. Elle a d’ailleurs œuvré principalement dans des formations et des groupes politiques considérés comme marginaux. Elle a épousé des causes auxquelles les leaders politiques accordent habituellement peu d’importance. Le colloque a cependant permis de reconnaître en elle une femme qui avait le charisme, l’obstination, le sens de l’action et la ruse des politiciens les plus chevronnés.

La tenue de ce colloque en mars 1992 fut pour l’IREF un moment privilégié d’exercer une fonction officielle d’animation au sein de la communauté universitaire et de la société québécoise. Organisé avec la collaboration des départements d’histoire, de science politique et de sociologie, le colloque a bénéficié de l’apport d’un comité de marrainage formé de mesdames Lise Bissonnette, directrice du quotidien Le Devoir, Anne-Marie Bourdouxhe, directrice de Cité Libre, Solange Chaput- Roland, sénatrice au Sénat du Canada, Réjane Colas, juge à la Cour supérieure du Québec, Mary Collins, ministre responsable de la Condition féminine au Gouvernement du Canada, Sheila Finestone, députée à la Chambre des communes, Michèle Jean, sous-ministre déléguée et vice-présidente à Emploi et Immigration Canada, Huguette Lapointe- Roy, présidente de la Fondation Thérèse F.-Casgrain, Marie Lavigne, présidente du Conseil du statut de la femme, Dominique Leclercq, ex-directrice générale de la Ligue des Droits et libertés, Jacqueline Martin, présidente de l’Association féminine d’éducation et d’action sociale, Simonne Monet-Chartrand, auteure et animatrice sociale, Renée Casgrain- Nadeau, fille de Thérèse Casgrain, Lorraine Pagé, présidente de la Centrale de l’enseignement du Québec, Jeanne Sauvé, ex-gouverneure générale du Canada, Germaine Vaillancourt, présidente de la Fédération des femmes du Québec, Lauraine Vaillancourt, vice-présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, de messieurs Claude Béland, président de la Confédération des caisses populaires et d’économie Desjardins du Québec, Fernand Daoust, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Michel Forest, ex-professeur du département des sciences économiques de l’UQAM, Carl Goldenberg, ex-sénateur au Sénat du Canada, Jacques Hébert, sénateur professeur de droit à l’Université McGill, René Hurtubise, juge à la Cour supérieure du Québec, Jacques Victor-Morin, ex-secrétaire général au CCF du Québec, Gérard Pelletier, journaliste.

Ce fut l’occasion pour l’IREF de pouvoir compter sur les services d’une secrétaire de direction intérimaire Danielle Tremblay- Landry qui, avec Lorraine Archambault, en poste depuis 1991 comme agente de recherche et de planification, sera une artisane appréciée et nécessaire dans les tâches multiples requises par un tel événement.

Le colloque a regroupé plusieurs centaines de personnes. Il a bénéficié du soutien de la Direction de l’UQAM et de l’apport de différents services, principalement celui des Relations publiques. Il a été l’objet d’une couverture médiatique importante, avant, pendant et après l’événement.

Il a donné lieu également à un ouvrage publié aux Presses de l’Université du Québec en 1993. Cet ouvrage, intitulé Thérèse Casgrain. Une femme tenace et engagée[1] rassemble les témoignages et les analyses de plus de quarante-cinq personnes qui rendent compte de la tâche accomplie par une militante qui, toute sa vie, a lutté pour le droit de vote des femmes, leurs droits civils, la justice sociale, la paix ; qui a été la première à diriger un parti provincial au Canada ; qui a connu des victoires et des échecs, mais qui ne s’est jamais laissée abattre par les difficultés.


 

[1] Thérèse Casgrain. Une femme tenace et engagée. Textes colligés par Anita Caron et Lorraine Archambault avec la collaboration d’Évelyne Tardy et Robert Comeau, 1993, Collection Les leaders politiques au Québec, Presses de l’Université du Québec, 420 p.