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études féministes/ estudos feministas
Levons nos verres,ce sont les noces de cristal de FéminÉtudes ! Julie Depelteau , Stéphanie Mayer Étudiantes à la maîtrise en science politique – concentration études féministes
De toutes les publications à caractère féministe, la revue FéminÉtudes a pour particularité d’avoir un comité de rédaction composé uniquement d’étudiantes[1] et de publier d’abord et avant tout des textes d’étudiantes. Depuis les quinze dernières années, cette revue s’est taillé une place de choix dans les milieux féministe et étudiant. Selon le tout premier éditorial, en 1995, la revue FéminÉtudes se voulait être une tribune d’échanges, de discussions et de réflexions pour les étudiantes en études féministes de l’UQAM. Cette revue représente une belle première expérience de publication pour les auteures et une aventure enrichissante pour les membres du comité de rédaction. Le projet est mené dans son intégralité par des étudiantes : la formation du comité ; le choix du thème annuel ; la diffusion de l’appel de textes ; la sélection et la correction de ceux-ci ; le montage de la revue et finalement, au bout de ce processus d’un an : le lancement ! Des réflexions par et pour des étudiantes féministes Les thématiques développées dans la revue FéminÉtudes ont donné lieu à moult réflexions et questionnements sur divers enjeux féministes, mais aussi au rayonnement des savoirs féministes, en constante mutation. Des titres tels que : « La vague antiféministe », « Terre(s) des femmes ? »,« Une revue à soi », « Femmes du siècle », « Les femmes et l’art : de muses à créatrices », « Identités et altérité : formes et discours », « Femmes et sexualité(s) », « Jeunes et société : kaléidoscope d’une génération », « Femmes et pouvoirs à la conquête des territoires », « Femmes et égalité », « Femmes et militantisme », « Féminismes de demain : enjeux et défis », « Femmes sur la scène publique : visibilités subversives » et « FéminismeS et diversitéS culturelleS » ont permis d’aborder un vaste éventail de sujets et de problématiques. Selon les thèmes retenus, les étudiantes ont su, à certains moments, considérer et valoriser les contributions des féministes qui les ont précédées ; tandis qu’à d’autres, faire état des nombreux défis et des enjeux actuels. En fait, elles se sont positionnées comme actrices de changements sociaux, mais aussi comme théoriciennes impliquées dans des débats, mettant à jour des enjeux épistémologiques, entre autres. En somme, par le biais de cette revue, les étudiantes ont signifié leur présence comme féministes dans les différents champs d’études desquels elles proviennent et, surtout, leurs contributions aux savoirs féministes. Des grandes tendances Replonger dans les différents volumes de FéminÉtudes permet de relever certaines tendances marquantes. De façon récurrente, depuis la première parution, les éditoriaux insistent sur la pertinence des féminismes et des études féministes. Ce besoin de légitimer les féminismes s’est moins prégnant dans les trois derniers volumes, où les réflexions sont davantage axées de façon critique sur les féminismes en eux mêmes. Dans les éditoriaux, on aborde souvent les thématiques du ressac antiféministe ; des bilans et perspectives pour les mouvements des femmes et des féministes ; et de l’éclatement du sujet-femme (comme catégorie identitaire ou classe sociale). Dès les débuts, apparaissent dans les éditoriaux et les articles le malaise et la difficulté des auteures de parler des « femmes » comme d’une catégorie homogène. Elles soulignent à répétition que les catégories identitaires excluent la multiplicité à laquelle il faut rester sensibles en tant que féministes. Selon les années, autant les vocables préconisés que les façons de les articuler ont muté. Par exemple, certains thèmes ont amené les auteures à réfléchir et à développer davantage sur « la femme » et « le féminin », tandis que d’autres ont débouché sur des enjeux théoriques liés aux féminismes et aux études féministes. De la même manière, à certaines périodes, la notion de « sexe » sera plus utilisée, tandis qu’à d’autres, ce sera celle du « genre ». Les mutations dans les vocables utilisés et dans les thèmes portant sur « la femme », « le féminin » ou « les féminismes » sont teintées par les transformations théoriques dont les études féministes sont l’objet et par la pluralité des féminismes. Des défis à relever Avec les années, la revue FéminÉtudes a su gagner sa crédibilité et attirer plusieurs auteures de différentes disciplines. Évidemment, cette pluridisciplinarité, si chère à l’IREF, reste difficile à assurer, certains domaines d’études demeurant sous-représentés ou absents des publications. Mais le principal défi pour la revue demeure la perte des connaissances techniques, en raison de l’important roulement au sein du comité de rédaction, quoiqu’une certaine stabilité se soit instaurée depuis les trois dernières années. Également, la production de la revue tient aux précieuses subventions des associations étudiantes et de l’IREF, car le coût de la revue est supérieur à son prix de vente. Sur une note plus positive, depuis cette année, les membres du comité de rédaction veulent faire en sorte que FéminÉtudes soit davantage un lieu d’échanges entre les différentes personnes qui y contribuent, afin que le contenu des articles fasse l’objet de discussions. Le projet d’un colloque rassemblant les auteures est dans les airs… à suivre ! « Célébrations ! Agir et penser les féminismes » Pour son quinzième volume, FéminÉtudes cherche à offrir un espace de réjouissances pour reconnaître l’état des luttes, applaudir les bons coups, souligner les forces symboliques, poétiques, subversives et les énergies politiques d’hier et d’aujourd’hui. C’est par les pratiques, les théories et un brin d’utopie que les féminismes et les féministes rendent tant de changements possibles. Il faut les célébrer de façon grandiose, tel est le souhait de FéminÉtudes pour son quinzième anniversaire ! Longue vie à FéminÉtudes, à l’espace de réflexions qu’elle offre aux étudiantes ; au rayonnement des savoirs et des créations féministes qu’elle entraine ! [1] Dans cet article, le féminin sera utilisé, car la majorité des personnes qui publient et font partie du comité de rédaction de la revue sont des étudiantes, inscrites ou non dans les différents programmes de l’IREF (ce qui n’exclut pas les publications et la participation d’étudiants au cours des 15 dernières années).
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