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études féministes/ estudos feministas le rôle des femmes dans la gestion de la culture beninoise Elisabeth GNANSOUNOU FOURN
RÉSUMÉ Dans nos sociétés africaines, les femmes ont un rôle important notamment dans nos cultures. Elles sont au centre des valeurs, des normes, des attitudes et perceptions que nous ne voyons pas d’emblée dans les pratiques ou les gestes de tous les jours, mais elles sont les fondements de nos pratiques et actes journaliers. Ce rôle important souvent invisible attire ici notre attention et c’est l’objet du présent article qui établit une rupture avec le discours habituel sur l’absence de pouvoir des femmes et de leur faible participation au développement. Le centre de définition prépondérant des femmes est la sphère domestique où elles exercent leur rôle de reproduction biologique et sociale. Dans ce statut, certaines se démarquent par leur rôle ici mis en relief dans la royauté (chefferie) à travers leur pouvoir de décision dans la culture, ensuite dans la diffusion des valeurs culturelles par le truchement de la socialisation, de l’éducation et de l’Art (culinaire, musical, médicinal, mystique, mythique, technologique etc.), chants & danses, Poterie et Tissage, Coiffure (chez les Peulhs), etc.et enfin par la conservation des valeurs culturelles. L’introduction de l’école moderne engendrant des mutations sociales, bouscule le vécu béninois qui se retrouve aujourd’hui à mi-chemin entre la tradition et de la modernité. Mots clés : culture, rôle et pouvoir des femmes, tradition, modernité introduction Comme tout arbre, la culture a des racines, le tronc et les feuilles. Les racines sont des valeurs, des normes, des attitudes et perceptions que nous ne voyons pas d’emblée dans les pratiques ou gestes de tous les jours mais qui sont les fondements de nos actes et pratiques journalières. Le tronc représente les institutions et organisations sociales, les structures mises en place par les hommes qui canalisent les valeurs ancrées dans les racines. Quant aux feuilles, ce sont les choses visibles, les pratiques journalières, les manières de se comporter Or aussi bien les valeurs, les normes, les attitudes, les perceptions et les pratiques constituent des éléments fondamentaux de la culture, de la civilisation. Au niveau de chaque société, les hommes et les femmes vivent différemment ces réalités. Si l’homme est plus présent dans la sphère de la production marchande et que les femmes ont pour apanage la sphère domestique où elles exercent son rôle de reproduction biologique et sociale, cela n’a pas empêché certaines d’occuper des places très importantes dans la transmission, la diffusion par l’éducation des valeurs culturelles. Autrement dit, depuis la tradition elles s’investissent aussi bien dans la guerre que dans l’Art (culinaire, musical, médicinal, mystique, mythique, technologique etc. le présent article intitulée : Le rôle de la femme dans la gestion de la culture béninoise fait état de toutes ces considérations. La démarche méthodologique utilisée est basée sur une enquête qualitative auprès des femmes de certaines des cinquante sept ethnies prises en compte dans cette étude, des notables, des chefs traditionnels et religieux qui ont bien voulu nous fait part du rôle de certaines grandes figures féminines reconnues comme telles par leurs communautés. Il s’articule autour de trois grands axes : ü définition et éléments de la culture ü le rôle des femmes dans la culture traditionnelle ü l’impact de la modernité sur le rôle des femmes dans la gestion de la culture
I. Définition et éléments de la culture La culture est un concept polysémique. En effet, il existe le terme culture comme modèle culturel propre à chaque groupe, la culture comme culture cultivée et la culture comme rupture avec la nature. Chacune renvoie à une approche spécifique. La culture est un ensemble de connaissances, croyances, rites, normes, valeurs, modèles de comportements des individus au sein d’une société donnée. Prise dans son sens ethnographique large, la culture est ce tout complexe qui comprend la connaissance, la croyance, l’art, la morale, le droit, la coutume et toutes les autres capacités et habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société (E Tylor, 1871). Comme toute culture, la culture africaine donc béninoise a des aspects matériels et spirituels. Les aspects matériels de cette culture ont trait à l’ensemble des procédés par lesquels une société utilise le milieu naturel soit pour s’y adapter, soit pour le vaincre et au besoin le modifier (genres de vie, habitats, vêtements, nourriture, outillage, techniques agricoles, industrielles et commerciales). Les aspects spirituels se caractérisent par les croyances, les rites religieux, les activités intellectuelles et artistiques, l’organisation sociale et politique des sociétés humaines. Le concept de culture a deux sens[1], très différents : - L’un qui s’oppose à « état de nature » et à « barbarie » comporte un jugement de valeur : en ce sens, la culture est l’état d’un peuple évolué et policé, une étape déjà avancée sur la voie qui doit aboutir à l’organisation idéale de l’humanité. - L’autre désigne l’ensemble des genres de vie, de l’outillage, des procédés de travail, des croyances, des activités intellectuelles et artistiques, des formes de l’organisation politique et sociale qui constituent l’originalité d’un peuple : en ce sens, l’homme paléolithique ou le Bushman d’Afrique australe ont une civilisation au même titre que l’Athénien du Ve siècle avant J-C ou que l’Européen du XXe. (BODIN et al, 1962). Tout comme la civilisation, il n’y a pas de cultures supérieures ni de cultures inférieures, mais des cultures différentes (UNESCO, 1974). Toutes les sociétés ont une culture, aussi simple qu’elle puisse paraître et tous les êtres humains sont cultivés en ce sens qu’ils participent toujours à quelques cultures. Dans le cadre de cet article, la deuxième acception orientée vers le mode et les genres de vie est plus indiquée pour aborder la question du rôle des femmes dans la gestion de la culture caractérisée : - du point de vue économique, essentiellement par une agriculture extensive assortie d’une division sexuelle et sociale du travail, par le commerce dominé par les femmes, un artisanat de tradition (décoration, sculptures, poterie, peinture, forge) et l’art sacralisé dont l’expression la plus authentique se retrouve dans la musique et la danse avec des instruments à corde, à vent ou à percussion ; - du point de vue socio-politique, par l’oralité, le patriarcat avec une hiérarchisation stricte entre les couches sociales où l’égalité de statut ne se conçoit pas, la vie en communauté, l’esprit d’hospitalité, le respect de la hiérarchie sociale, l’attachement à la religion (le culte des ancêtres garde toujours une très grande importance dans l’esprit des africains). La culture peut donc être définie comme l’ensemble des modes de vie et des symbolismes[1] qui caractérisent la vie en société. On peut retenir la définition selon laquelle, la culture permet d’assurer l’existence du groupe comme groupe. Or, le groupe pour être homogène et intégrationniste est régi par des règles, des normes et valeurs fondées sur un patrimoine culturel, expression des pratiques sociales et juridiques (relevant, de nos jours des droits humains) propres à une société. (Claude Lévi-Strauss, 1967). Dans ce contexte, les femmes béninoises ont un rôle important à jouer en tant que gardiennes et conservatrices des traditions II. Le rôle des femmes dans la culture traditionnelle Femmes dans la royauté / chefferie . Femmes et pouvoir de décision dans la culture Dans la royauté/chefferie, les femmes n’ont jamais été reléguées au second rang en ce qui concerne la gestion du pouvoir royal. Certaines femmes du palais figurent en bonne place parmi les personnes susceptibles d’affronter avec succès le roi et avaient par conséquent droit de vie et de mort sur lui. ‘’Ce que femme veut dieu veut’’ pour dire ce que femme veut roi veut, pour dire aussi que pour être dans les bonnes grâces du roi, il faut être en bon terme avec son épouse (Cf. les femmes du palais). La gestion du palais et de la cité en général incombe entre autres aux femmes du souverain. Dans le royaume de Danxomè, toutes les épouses son placées sous la responsabilité des femmes préférées du roi. Ainsi, chaque soir, il revient à cette préférée, sur la base d’un calendrier sexuel préétablit le devoir de proposer au roi, la femme avec qui il doit passer la nuit. Il s’ensuit que même si en public le roi paraît tout puissant, la plupart du temps, il n’arrive pas à s’imposer aux femmes de sa cour. (Cf. histoire du roi Kpingla, in Nous les femmes du Bénin, 2005). De façon générale, la princesse gère la maison comme un homme et tout le monde se soumet à ses ordres. Elle peut être assistée aussi bien par des hommes que par des femmes. Quand elle s’assoit tous ceux qui viennent au palais doivent se prosterner devant elle sans distinction de sexe, d’âge, etc. le dernier mot lui revient. Elle peut se tromper, ce n’est pas grave. C’est cette capacité de gestion du pouvoir royal par la femme qu’incarne depuis lors la reine Hangbé. Responsable de toutes les princesses du royaume du Danxomè, la reine Hangbé continue d’avoir une représentante qui préside au culte annuel, assume la charge des vodoun et règle les problèmes au sein de la collectivité. Du point de vue spirituel, les princesses jouent plusieurs rôles de gestion. La princesse Houndéhoun veille sur les divinités du palais royal, procède à l’initiation des nouveaux adeptes du vodoun Hêvioso et à la résolution des conflits au sein des familles et ou de la collectivité. Par ailleurs, nul n’ignore les actes de bravoure posés par les amazones au cours des expéditions guerrières dans le royaume du Danxomè. Selon Cosme Goshé Mekpo (1997), leur présence dans l’armée remonte au règne d’Akaba (1680-1708). En 1890, face à la pénétration coloniale, elles représentaient 30% de l’effectif total de l’armée et constituaient l’essentiel de la garde personnelle du souverain. ‘’Le palais abritait 8.000 à 10.000 personnes à prédominance féminine. Dans l’armée elle-même, on pouvait dénombrer jusqu’à 3700-4000 femmes avec 3000 amazones dans le gros de l’armée des amazones, 400 femmes dans le corps de chasseresses, 200 femmes dans le corps des artilleuses et 100 dans le corps des archères’’ (Aguessy, 2000, page 8). Les amazones ont la capacité de conquérir l’espace public, de diriger les groupes d’hommes et de femmes, ont une potentialité à négocier leur propre accès au pouvoir et à inverser au besoin les rapports de pouvoir, bref leur autonomie. Elles prétendaient à la supériorité dans le courage et dans l’action et prônaient une inversion des valeurs établies. L’exercice de certains rôles publics où l’accès à certaines fonctions généralement réservées aux hommes ne sont pas perçues comme une entrée en dissidence des règles sociales lorsque ces fonctions sont exercées et ces rôles joués par celles que l’on appelle communément NAN[2]. L’exemple de la mère de Tégbéssou est gardé en mémoire car elle était l’un des conseillers les plus écoutés de son fils qui lui faisait une confiance aveugle étant entendu que les femmes sont les plus aptes à transmettre les valeurs de la tradition en raison de leur rigueur. Elles ont plus de pouvoir pour communiquer avec les esprits et les forces de la nature. A Nikki, c’est à la Gnon Kogui que revient la décision de baptiser les princes Wassangari et elle détient le pouvoir de la donation de noms de prince qui est fonction du teint, de l’origine des parents, de la généalogie, de la taille, etc[3]. Cette cérémonie est importante dans la vie du bariba. Elle est la gardienne des rasoirs des princes. . Femmes et culture politique dans la royauté Dans le royaume d’Abomey, et dans le domaine de la sphère publique du marché du travail, même si les femmes ne jouaient pas une fonction à dominance productive, marchande, les femmes du palais étaient tenues au courant de toutes les affaires. Elles rendaient compte au roi de tous les évènements et contrôlaient la gestion des ministres mâles. Il s’agissait des corps des amazones, du corps religieux (les prêtresses), le corps médical (doctoresses), les hauts fonctionnaires représentés par les Nae (elles remplaçaient les femmes dignitaires), la Migan-non (elles avaient autorité sur les femmes du roi d’origine plébéienne) et la Mêwu-non (elles avaient autorité sur les princesses) et les femmes de la cour du roi (Aguessy, 2000). Dans le royaume baatonu de Nikki (Nord est du Borgou), la ‘’Gnon Kogui’’, (sœur du roi), reine mère de la royauté, incarne le pouvoir politique des femmes. Elle s’occupe de la direction des femmes dans tout le royaume et dispose en tant que tel. Comme le ‘’Sina boko’’, elle a sa cour royale, ses ministres dont le Sina Ganinigui (1er ministre chargé de faire la toilette au roi et à la reine), le Sounon Gaya, le Gnon Yérima qui sont aussi ses ‘’gorado’’ (chargé de mission), le Sinagnon (un homme, femme de la reine), auxquels elle délègue certains pouvoirs notamment. En réalité, il s’agit d’une forme de partage du pouvoir princier entre l’homme et la femme comme en témoigne l’historique du trône de la ‘’Gnon Kogui’’. Dans la hiérarchie des pouvoirs politique, c’est elle qui vient avant les ministres du roi et tous ceux-ci lui doivent respect et doivent ‘’s’agenouiller pour la saluer’’ en signe de ce respect. Gnon Kogui organise sa propre Gaani (une semaine après la propre Gaani du ‘’Sina Boko’’) appelée Gnon Kogui Gaani qui comporte les mêmes étapes que celle du roi. Au cours de cette manifestation, elle organise des séances de bénédictions tant convoitées par les baatombu. Au cours de la Gaani, on joue derrière elle le Kankanki, trompettes sacrées qui annoncent les sorties officielles ou pour annoncer un événement important à la population. En outre, du point de vue économique les femmes de toutes les ethnies du Bénin contribuent au côté de leur époux à l’exécution des activités agricoles, commerciales. Elles ont également des compétences dans l’artisanat et dans le petit commerce traditionnel de divers, vente d’akassa, moutarde, produits vivriers, etc. Toutefois, ces activités varient selon les ethnies car si les femmes yoruba et guin excellent dans le commerce du gros, du détail des tissus et articles vestimentaires (nannan benze), les femmes fon et adja par exemple, sont beaucoup plus présentes dans l’agriculture. Femmes et diffusion des valeurs culturelles a)-Education Dans la cité royale de Danxomè, les femmes jouent également leur rôle d’éducatrice à travers les contes, les légendes, les chansons et sont ainsi de véritables vecteurs de transmission de savoirs éducatifs dans la douceur et dans la convivialité. Elles éduquent les jeunes notamment les jeunes filles à leur futur rôle de mère brave et digne de confiance ; ce, à travers des cérémonies d’initiation, des enseignements à la vie sexuelle et des rituels spécifiques. Ces mêmes femmes procèdent à l’éducation des jeunes adeptes à travers des pratiques d’épreuves d’endurance et de courage dans les forêts sacrées. b)-Santé En matière de santé, que l’on soit en milieu Bariba Peulh ou Boo, le rôle des femmes est très important. C’est elle qui s’occupe de la santé du nouveau né, des enfants et surtout des femmes gestantes. Ce pouvoir elle le détient soit des connaissances empiriques ou du pouvoir qu’elle incarne. C’est le cas, par exemple, des bénédictions ou ‘’domarou’’ de la Gnon Kogui, à l’endroit des enfants, des femmes qui mettent du temps à enfanter et contre les esprits malsains. Au cours des manifestations de ‘’Donkonbou’’, le fétiche peut faire des révélations à Koumba et lui permettre de guérir des cas de maladie. Lors des consultations prénatales des femmes, elle favorise la fertilité à travers des prières aux divinités Ifa et Guèlèdè[4]. Chez les Fon d’Abomey, certaines femmes font les palissades de leur maison à partir des plantes médecinales dont elles se servent en cas de maladie. Chez les Guin, à l’instar de toutes les autres ethnies béninoises, les soins de santé relèvent du devoir des femmes qui détiennent certaines vertus des plantes pour avoir côtoyé les aînées, les femmes âgées. Elles acquièrent cette connaissance et ont le devoir de la transmettre aux générations montantes c)-Musique, chants & danses . Danse populaire et danse rituelle . - Les danses populaires Le patrimoine culturel vivant se manifeste au niveau des danses populaires et rituelles. Chez les Nagot de Pobè, Kétou, Pira et Savè, les interventions des femmes dans le Guèlèdè ont pour finalité d’intercéder auprès des ancêtres pour le bien-être de la communauté. Le pouvoir de Guêlèdè est détenu par une femme appelée Iyalashè. La première femme dans l’organisation de Guêlèdè qui occupe la position la plus déterminante est Iya ilou (mère de toute la communauté). C’est elle qui lance les danses guèlèdè car elle est au cœur de sa célébration. C’est elle qui est chargée de conduire le processus qui concourt à mettre le masque sur la tête du porteur et l’enlève. Elle incarne un leadership qui lui donne la capacité de rassemblement et d’animation de groupes. Elle est chez les femmes ce que Baba lashè (homme qui a le pouvoir) est chez les hommes. Ces deux personnages travaillent de concert pour la réussite de la danse. A Kétou, toute manifestation au sein de la communauté passe par l’accord de Iya Lébra qui est le personnage féminin le plus respecté au sein du palais. Investie du pouvoir d’arranger les situations difficiles et d’éduquer la population à mieux se comporter, elle veille grâce à ses prières sur tout ce qui touche au bon fonctionnement de la communauté. Chez les Ifè de Pira (Bantè), les personnages féminins Na Buku, Nonnon Kogbo et Nonnon Akaba sont les personnages les plus marquants dans la fête Oti Buku. Elles sont chargées de rassembler et d’animer le corps social. Que ce soit au sujet de la danse Gagalo, du Guêlèdè et dans Oti Buku, ce sont elles qui animent la manifestation à travers prière, chant, danse, préparation de repas, etc. Na Buku est la mère de la Divinité Buku Atchoko autour de laquelle s’organise la fête. A ce titre, elle est chargée de transmettre les instructions reçues du chef de culte aux autres femmes, en vue d’assumer une issue heureuse à l’événement. Nonon akaba a la charge de nouvelles recrues de la divinité. Elle est leur marraine pendant leur retraite dans les mosquées sacrées du couvent et ce au double point de vue de l’hygiène et vestimentaire. Elle préside la première sortie des nouvelles adeptes. Nonon kogbo s’occupe de la toilette des défuntes adeptes de la divinité Buku Atchoko. Elle assure la collecte des matériaux constitutifs pour la purification de l’ensemble de la communauté : recherche de l’eau, récupération d’ordure provenant de chaque ménage, constitution de breuvage sacrificiel… Chez les Guin , elles sont exécutées lors des réjouissances (mariages, anniversaires, funérailles etc.). On peut citer Adjogbo, danse accompagnée de gestes rituels ; Aguélé où les échassiers sont reservés aux hommes car leur exécution requiert de longues échasses aux pieds. Agbadja, Atsavu ou Atimévu font partie de ces manifestations de joie. Djokoto est une danse d’exception. C’est le tam-tam du roi au cours de laquelle le chef peut rentrer dans l’arène et danser. Et comme nous le savons tous, les femmes sont à l’avant-garde de l’organisation de ces réjouissances. . Les danses rituelles Les danses rituelles s’organisent lors des cérémonies traditionnelles et des cultes en mémoire des morts, du rassemblement et de la solidarité: épé-ékpé ou yêkêyêkê. A cette occasion, la danse ékpan est aussi organisée et c’est le début des offrandes aux ancêtres. La danse vodoun, l’adifo célébrée en l’honneur de hêviosso, dieu du tonnerre ou à la sortie du couvent des jeunes adeptes. Les adeptes du culte kokou sont également de la partie. Toutes ces musiques traditionnelles, dont les dispositions sont transmises par le folklore, sont essentiellement gérées par les femmes. C’est également l’occasion au cours de laquelle les femmes sont tenues de résoudre les conflits familiaux existants et de faire la reconciliation ( tounsin) et les femmes en compagnie des adeptes de différentes divinités procèdent au nettoyage, à la purification de la localité tout entière. Il revient aux femmes tassinon la responsabilité de diriger les manifestations à travers les prières, les libations aux panthéons familiaux, la cérémonie spécifique du versement de l’eau bénite pleine de pouvoirs bénéfiques. Les femmes y sont impliquées du fait qu’elles sont mères capables de concevoir la vie autant que l’eau est source de vie. Chez les Baatombu, le Donkonbou, fête traditionnelle qui précède la Gaani en milieu Baatonu (Nikki), Boo (Kalalé) et Peulh (Nikki et Kalalé) est une manifestation au cours de laquelle les femmes ont d’importants rôles de commandement. C’est surtout à la Koumba que revient le pourvoir de célébration de l’événement. Elle est la patronne des féticheuses du culte Kao ou du Sambani. Il n’a pas été possible d’observer la célébration du Donkonbou au cours de la période de cette étude [5]. Toutefois, il a été relaté que seules les femmes sont des Koumba et c’est autour de ces femmes que s’organise cette fête (Donkonbou) qui constitue par ailleurs, le repère du calendrier bariba, repère par rapport auquel on positionne d’autres événements (Ramadan, Tabaski, gaani, etc.). C’est elle qui décide de cette fête. Chez les Waaba, le pouvoir politique des femmes se lit à travers le rôle joué par Wouroutao (cousine du roi). Elle a pour tâche principale d’organiser les autres femmes de la communauté dans les préparatifs des festivités. Elle est aussi chargée de l’équipement du roi : accoutrement, mobilisation des vivres pour la survie du roi, etc. d)-Activités artistiques « L’œuvre d’art est une création à laquelle l’être humain transmet quelque chose de sa personnalité par le truchement d’un matériau, d’une forme et d’un contenu qu’il s’agisse d’une composition spatiale (plastique et graphique, etc.), littéraire ou musicale. Les œuvres d’art africaines prises séparément ou dans leur ensemble diffèrent des formes nées dans d’autres régions du monde (N’Diaye, 1975 : 60-61) » « Dans les milieux traditionnels, cet art est au cœur de la vie, de la culture…les objets artistiques, du plus utilitaire au plus élevé, définissent les relations entre les individus, la nature et les dieux. L’art est unité rythmique qui lie l’homme au monde visible et invisible à la nature extérieure et intérieure. Il est instrument pédagogique chargé de transmettre le savoir par les ancêtres de génération en génération. » Le statut et rôle des femmes relevant de l’éducation, de la transmission du savoir d’un part, et de l´autre la situant plus près du monde invisible pour communiquer avec les forces surnaturelles et symbolisant la vie, implique plus les femmes dans l’art aussi bien économique que culturel. . Poterie et Tissage Réservée surtout aux femmes, la fabrication des marmites, assiettes et des pipes, la vannerie, peinture et teinture, tissage (filage et teinture du coton par les vieilles femmes). Pour donner une résistance à leurs produits, les femmes les faisaient cuire et les teignaient à l’indigo pour leur beauté certaine. Les femmes participent aux activités de tissage, surtout au niveau de la teinture et du filage. Les toiles tissées contribuent à la confection de certains accoutrements du roi, des princes et à leur esthétique. Les femmes s’illustrent également dans la fabrication des parures faites de perles traditionnelles. Certaines excellent dans des parures spécifiques qui symbolisent la sexualité. . Coiffure (chez les Peulhs) L’esthétique dans la coiffure est très prononcée chez les femmes peulhs et les Nan d’Abomey. Pendant la fête de Djohol Bahè (fête du début du port de barbe) ce sont les femmes uu cours de la célébration qui continuent le rasage après qui est symboliquement entamé par le chef (Fulbé) Coiffures spécifiques des femmes peulh ont leur signification selon le statut matrimonial ou changement de statut Chez les Nan d’Abomey, diverses formes de coiffures sont pratiquées aussi bien lors des grands événements culturels que pour plaire à l’homme (la femme Nan n’appartient à aucun homme). . Art culinaire C’est le domaine de prédilection des femmes pour exprimer leur féminité. Certaines ethnies telles que les guin et les fon de Ouidah excellent par le raffinage de leur cuisine. Elles sont reconnues réputées dans toute la région et attirent bien des gourmets. Elles ont su faire la combinaison des mets typiques du terroir et de ceux qui proviennent de l’héritage brésilo- portugais. Dans l’ensemble ce qui fait la valeur de la cuisine est qu’elle exige un savoir faire qui satisfait non seulement le goût mais aussi la vue et l’odorat ( la présentation des mets se fait avec beaucoup de précaution et d’esthétique). Femmes et conservation des valeurs culturelles .Femmes gardiennes de la tradition Gardiennes de la tradition, les femmes interviennent dans la gestion de l’environnement, pour la santé de la mère, de l’enfant, de la famille, dans la reproduction sociale et culturelle, les langues, règlement traditionnel des conflits. Elles assurent également tout le processus de négociation entrant dans le compte du mariage : organisation du mariage, éducation du jeune marié, sortie d’enfant, éducation sexuelle et reproductive, de la jeune fille, négociation des alliances, éducation à l’art culinaire pour jeune marié ou candidat au mariage, conseil pour la gestion de la vie familiale La célébration du Guèlèdè procure le bien être à l’ensemble de la communauté :…guèlèdè joue un rôle capital car pour mettre fin à une sécheresse qui perdure, il suffit de le célébrer pour avoir la pluie. L’abanondance de récoltes et de nourriture…guêlèdè est donc la vie car il contribue par ailleurs à exorciser les fièvres éruptives (Igboman), conjurer le mauvais sort. Dirigée par les femmes, le guèlèdè s’assimile à la femme qui est aussi donneuse de vie. De même, le statut religieux des femmes watchi peut leur permettre de s’impliquer d’emblé dans l’organisation de Ahoui Ahoui qui est une fête populaire saisonnière spécialement organisée pour conjurer le mauvais sort (absence de pluies, sécheresse, épidémies, calamités naturelles..) sous le haut patronage des femmes, notamment une tassinon dénommée agbandin désignée à la suite d’une consultation divinatoire. · Femmes dans l’organisation sociale . Femmes et marché de travail Le Zindo, excellent moyen d’occupation de l’espace communautaire par les amazones a généré plusieurs milliers de groupements féminins au Bénin. Aujourd’hui ces groupements de femmes ont contribué à donner un contenu palpable à l’économie solidaire à travers la diversité de leurs activités : tontines, mutuelles de santé, microcrédits. La femme, les enfants, parents et alliés doivent apporter leur contribution aux funérailles avant l’inhumation. Cette cérémonie est sublimée et les funérailles amplifiés lorsque quelqu’un parmi les personnes citées est une amazone. On peut donc dire au regard cette organisation du pouvoir wassangari de Nikki que contrairement à une tradition contemporaine marquée par la soumission des femmes bariba à l’autorité de leur mari, l’organisation sociale dans le royaume baatonu renseigne sur une complémentarité du pouvoir politique entre le roi et la reine, reine à qui toute la communauté doit respect. Une fois investie reine, elle est ainsi élevée au rang d’homme, le Sinagnon, un homme (ministre également) devient sa femme. Elle est courageuse et résistante à l’image de la princesse Kpagnéro worougo kiaré, qui résista aux colons lorsque ceux-ci voulaient mettre fin au féodalisme des wassangari sur les autres peuples. .Femmes et Religion En milieu Mahi, comme en milieu fon, les femmes sont indispensables au bon fonctionnement de la cité même si son apport semble invisible. A Savalou, les femmes ayant le statut de Tassinon, Bononkpè et Nangbo sont la charpente autour de laquelle s’organise l’administration de la cité. Princesse désignée par la divinité Fâ, Tassinon et Bononkpè formulent des prières pour le bien être de la communauté. A la veille d’une prière, elles doivent prendre les dispositions nécessaires pour se rendre en condition d’intercéder auprès des ancêtres : jeunes, privation de plaisir inutile et toute souillure, etc. La gestion des panthéons familiaux, les libations aux mânes, les cérémonies de funérailles, de sortie d’enfants, la recherche de l’ancêtre éponyme pour définir l’avenir de l’enfant, les entretiens des lieux religieux de la famille ou publics, cultuel, les divinités, les lieux sacrés, la gestion des couvents – formation – l’encadrement des nouveaux adeptes, organisation des fêtes du vodoun – incombent aussi à ces femmes chargées de la gestion de la cité. Elles sont également consultées lors de la résolution des conflits familiaux, lors de la prise de décision dans les différentes étapes du processus de mariage. Elles ont l’obligation à la fin de chaque année d’implorer la grâce du vodoun Hêbiosso sur toute la collectivité. Elles sont au palis royal, ce qu’un prêtre est au sein d’une église. Lorsque Tassinon prononce une sentence, elle est sans recours. Autrement dit plus personne ne peut la contester même pas le roi. III. L’impact de la modernité sur le rôle des femmes dans la gestion de la culture 1-L’école et les valeurs culturelles En même temps qu’elle est productrice, elle assure la transformation et la commercialisation végétale. Les femmes pratiquent surtout les cultures vivrières (maïs, mil, riz, …), le maraîchage et très peu d’entre elles font les cultures de rente dans la partie septentrionale et au centre du pays. Elles sont plus nombreuses dans le commerce dont elles ont l’apanage même si certains hommes viennent partager cet espace avec elles. Cette qualité leur était reconnue même avant la colonisation où le Chevalier des Marchais déclarait au 18è siècle que « Ce sont les hommes qui vendent les esclaves ; tout le reste du commerce est entre les mains des femmes soit pour vendre, soit pour acheter. Nos marchands du Palais pourraient encore aller à l’école de ces marchandes noires, il y en a point au monde qui sachent, comme elles surfaire et vanter leurs marchandises ; elles sont d’une attention merveilleuse sur les payements ; aussi les hommes s’en rapportent-ils entièrement à leur habileté, à leur savoir-faire et ils ont raison… » (Chevalier des Marchais,1956 :74) Avec la colonisation, le système éducatif a vu le jour. Les enseignements donnés ont façonné les modes de pensée ce qui induit une modification des rapports sociaux de genre, la recherche de l’emploi dans la sphère capitaliste par les femmes, une émergence de la culture femme, etc. Toutefois, l’école contribue à la fragilisation des valeurs traditionnelles et à l’individualisme. Les hommes occupent plus de place dans le secteur formel de l’économie, notamment dans le secteur industriel qui déjà peu développé pour l’ensemble du pays n’enregistre pas encore une contribution globale des femmes. En outre, malgré le fait que le statut et le rôle des femmes aient connu une relative évolution aussi bien dans le secteur formel qu’informel, leur nombre reste très limité. Ainsi selon le RNDH (1998) les femmes actives dans l’industrie représentent 7,7%., dans la fonction publique, (un peu plus d’un fonctionnaire sur quatre est une femme et ces femmes se retrouvent dans les catégories inférieures. Sur cinq cadres de catégorie A une seule est une femme, dans les structures privées informelles 97,7%). Tout cela est l’effet de l’école et de l’urbanisation qui ont engendré de nouveaux statuts féminins et implique les femmes dans les activités formelles notamment l’éducation moderne (institutrices, monitrices) ; mode privilégié de la transmission du savoir, du savoir-faire, du savoir être ; bref, de la culture. Cette situation a eu des implications certes, non seulement sur les rapports hommes et femmes, mais aussi sur les pratiques culturelles dont celles des jeunes supposés transmettre les valeurs et normes reçues des mères éducatrices de génération en génération. 2- Le vécu culturel béninois à mi-chemin entre la tradition et de la modernité Le contact avec l’occident a permis de fréquenter l’école ; donc de lire, d’écrire et de détenir le monopole du commerce. L’urbanisation a engendré de nouvelles dynamiques sociales, qui ont entamé les valeurs culturelles et même le sens de l’hospitalité. En effet, le pouvoir de l’argent a entraîné par exemple l’individualisme, le sens de l’hospitalité s’est estompé. Or dans la coutume, un étranger est servi sans qu’on lui demande si il va manger ou non. N’est-ce pas là une perte de notre identité culturelle ? Dans le domaine religieux, les missionnaires ont interdit les cérémonies rituelles. Certains les ont suivi d’autres pas (la fête religieuse traditionnelle épké-épké des guin est édifiante à ce sujet.) Dans tous les cas la plupart ne se retrouvent ni dans la tradition, ni dans le christianisme Pour ce qui est du folklore, en l’occurrence les danses populaires et rituelles, aujourd’hui, même si l’essentiel a été préservé, les circonstances dans lesquelles elles sont exécutées sont discutables et enlèvent leur caractère original. C’est l’influence du tourisme et donc l’appât du gain. S’agissant des danses, certaines sont même en voie de disparition du point de vue technique. Elles sont de plus en plus mal exécutées alors qu’elles constituent pour ce milieu le traditionnel référentiel culturel fondé essentiellement sur l’oralité. 3- Une technologie en proie à la modernité: Le poids du tourisme impose aux artistes du travail rapide et désacralisé de l’objet d’art (l’art des aéroports), masques, colliers, objets d’artisanat locaux sont produit selon le seul critère de la quantité et de l’érotisme. Quant aux œuvres artistiques, elles ont perdu leurs fonctions rituelles et religieuses. L’art acquiert un caractère esthétique et commercial. Cette richesse accumulée au fil des années est bradée ou profanée. Compte tenu de ce qui précède, quelle est la place de la culture traditionnelle béninoise dans la culture moderne ? Ne se retrouve-t-on pas à mi chemin entre les cultures traditionnelle et moderne ? Qu’en sera-t-il dans quelques années ? En conséquence, le statut et le rôle des femmes ne sont-ils pas interpellés ? Même si sur le plan religieux la majorité de la population est restée fidèle à la religion traditionnelle malgré l’influence du christianisme, le syncrétisme religieux a pris toute la place. Le symbole le plus édifiant à ce sujet chez les Fon est la basilique de Ouidah dressée face au temple des pythons. Aithnard écrivait déjà : « Notre école forme des citoyens déracinés et aliénés. Elle tourne le dos à nos valeurs culturelles, philosophiques, artistiques et technologiques. Il n’est pas question de ressusciter ou d’encourager nos coutumes désuètes. Par exemple, couvrir d’un secret homicide les recettes de notre richesse pharmacopée constitue l’une des pratiques à bannir.( nul n’ignore que les femmes sont les grandes détentrices de cette richesse, de ce savoir.). Il faut donc absolument soumettre toutes nos valeurs culturelles au crible de l’analyse critique, en extraire et réhabiliter celles qui sont compatibles avec les exigences modernes du progrès scientifique, technique économique et social. Toutes les valeurs philosophiques positives doivent pouvoir s’exprimer à l’école ainsi que toutes les formes d’expressions proprement locales et africaines : expression orale, plastique, musicale, technologique » (Aithnard ,K A, 1975 ). 4- Quels défis à relever ?Ils concernent la préservation de l’identité culturelle. La préservation des valeurs culturelles ne signifie pas une régression car nul ne doit être en marge de l’évolution de l’humanité. Mais cette évolution ne doit pas être non plus synonyme de perte d’identité. C’est ici que la recherche doit être mise au service de la tradition afin de la fixer et de la rendre plus dynamique. Il s’agit de prendre conscience de cet héritage culturel, de l’étudier, de l’actualiser et de la faire fructifier pour en faire une base d’inspiration pour les générations futures. Pour atteindre ces objectifs, des projets de recherches à dominance traditionnelle, musicologiques, etc. doivent être soutenues. Il faut surtout rééduquer les jeunes notamment les filles dans la nécessité de préserver et de transmettre les valeurs culturelles. L’UNFPA se situe dans cette logique en créant à Parakou un institut des femmes, des arts et métiers. Il est donc impérieux d’approfondir les réflexions, les recherches ainsi entamées par l’UNFPA afin de puiser dans le passé des valeurs féminines qui peuvent améliorer l’épanouissement des filles, des femmes, des jeunes d’aujourd’hui sans pour autant les arriérer. Conclusion La culture est un ensemble de manières de penser, d’agir, de se comporter, de s’exprimer aussi bien à travers le travail, les chants, les danses, la musique que dans l’art. Hampaté Bâ ne disait-il pas : « l’artiste africain moderne lutte pour s’affirmer. Sa recherche d’authenticité et d’originalité est à la fois difficile et émouvante car elle n’échappe pas toujours aux influences extérieures. Ces artistes africains d’aujourd’hui sont situés à une époque charnière et leur rôle sera extrêmement important selon la façon dont ils l’exerceront. L’idéal serait sans doute qu’ils puissent plonger leurs racines aux sources–mêmes de la tradition africaine, en allant auprès des maîtres qui existent encore, s’instruire, non pas tellement dans une technique mais dans une certaine façon de se mettre à l’écoute du monde…Apprends à écouter le silence, dit la vieille Afrique, et tu découvriras qu’il est musique.[6] » (Amadou Hampaté Bâ, 1975, pp45 et 46). La politique culturelle du Bénin reste relativement floue parce que en perte de repère et le rôle des pouvoirs publics notamment celui des femmes dans la préservation et la sauvegarde des diversités culturelles est interpellée car l’élaboration des politiques en cette matière leur appartient, d’où la nécessité d’organiser des recherches en créant des structures (institut, fondation, direction et service), de stimuler les culturels et de systématiser la concertation à partir de la base de la société : jeunes, classes d’âges, groupes ethniques groupes linguistiques, communautés religieuses et association socio-culturelle. Faute de cela, le Bénin risque à plus ou moins longue échéance d’être dépossédé de ses propres valeurs culturelles. Références bibliographiques AGBANO II, 1982, 1991 : Histoire de Petit –Popo et le royaume guin ( Préface et annotation de N.L. Gayibor), Lomé, EDL/UB ( Première édition 1934). 162p ; 2ème édition : Lomé, collection ‘‘Chronique ancienne du Togo’’, n°2, Haho et Karthala, 208p. AGUESSY Honorat, Le pouvoir politique et le sacré en Afrique Noire, Article publié dans la Revue du Grand Séminaire St Gall, 2000 AITHNARD, K.A., 1975, Aspects de la politique culturelle au Togo,Paris, UNESCO, 109p. ALMEIDA-TOPOR,H. (1995) Histoire économique du Dahomey, 1890-1920, tome 1 (496 p.). Et tome 2 (422 p), Paris, L’Harmattan Amadou Hampaté Bâ, ‘‘ L’artiste dans la société contemporaine’’ compte rendu du colloque international organisé par l’UNESCO du 15 au 18 juillet 1974, UNESCO, Paris, Mars 1975, pp45 et 46 ANTOINE P et NANITELAMIO J () : Statut féminin et urbanisation en Afrique, in Magazine pp129-133 BODIN et al, Histoire des Civilisations du monde contemporain, collection MONNIER, 1962. Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, Paris, La Haye, Mouton 1967. CHEVALIER DES MARCHAIS, 1956., 1724, E.D n XVI, FOURN E. et Al, 2005, Nous les femmes du Bénin, textim Com Edition, Grigny, France. FOURN Elisabeth et al, 2005 NOUS LES FEMMES DU BENIN, Textim édition France, 200 pp GAYIBOR, N.L., 1991, Le Genyi. Un royaume oublié de la côte de Gunée au temps de la Traite des Noirs, Lomé, Haho et Karthala,( Paris ), 321p GAYIBOR, N.L., 1996, Traditions historiques du Bas –Togo, Niamey, 299p HAMPATE Bâ, A., 1975, ‘‘ L’artiste dans la société contemporaine’’, compte rendu du colloque international organisé par l’UNESCO du 15 au 18 juillet 1974, Paris, PP.45 et 46. HOLAS, B., 1976, Civilisations et arts de l’ouest africain, Paris, PUF, 201p LAVERGNE, G., 1949 : folklore, Afrique, Paris, Servant-Grousset, 271p Le togolais.com (2004) : EPKESSO, L’identité du peuple Guin MEKPO G.C. (1997) : Les amazones face à l’ordonnancement social in Mondialisation, pouvoir et rapports de genre. pp200-205 MVENG, E., 1976 : ‘‘Mort ou survie culturelle’’, Communication au colloque de Dakar sur ‘‘Culture et développement’’, 2-9 octobre. N’DIAYE, P.G., 1980 ‘‘ Le développement culturel en Afrique : évolution, expériences et perspectives’’, in Le développement culturel. Expériences régionales, UNESCO, Paris, PP15-80 OROU YOROUBA, R. (1982), la GANI et ses implications socioéconomiques, Mémoire de maîtrise en Sociologie Anthropologie, Abomey-Calavi, UNB, FLASH, DPA, 110p. SERBIN,S. (2005) Reines d’Afrique et héroïne de la diaspora noire, Paris : Ed. Sépia, 310p SOW, A.I., 1977 : Introduction à la culture africaine : aspects généraux, Paris, UNESCO, 311p. ZOHOUN C.A () Histoire de Tasi hangbé , Paris, Cultures croisées, p64 BIOGRAPHIS Docteur Elisabeth A. GNANSOUNOU FOURN (Ph.D Sociologie) , est Maître-assistant du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES). Après ces études universitaires sanctionnées par un DOCTORAT (Ph.D.) en Sociologie, (Département de Sociologie, Université de Montréal, Québec / Canada.), elle enseigne et mène des recherches dans les principaux domaines de compétence tels que : · Conception/mise en œuvre des programmes et projets de recherches socio-économiques et démographiques · Approche genre et développement · Appui aux associations et structures de la société civile · Développement et questions de population (Fécondité et PF et santé de la reproduction). · Sociologie de la famille. [1] Le symbolisme rassemble les symboles, les rites et les mythes. [2] Il s’agit des femmes très indépendantes autorisées à avoir plusieurs hommes dans leur vie [3] A ce sujet on peut lire le célèbre mémoire de Orou Yorouba Robert sur la ‘’Gaani et ses implications socio-économiques’’ [4] Il s’agit des pratiques divinatoires propres à des sociétés secrètes [5] l’étude intitulèe [(Nous les femmes du Benin:Fourn gnansounou et Al; 2005)] [6] Amadou Hampaté Bâ, ‘‘ L’artiste dans la société contemporaine’’ compte rendu du colloque international organisé par l’UNESCO du 15 au 18 juillet 1974, UNESCO, Paris, Mars 1975, pp45 et 46 labrys,
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